Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial
« Les pisteurs – règnent en maîtres absolus sur le terrain. En tant que coopératives organisées, nous ne bénéficions pas de financement pour faire barrage à nos concurrents. Pis, après une livraison dans les usines, les entreprises mettent deux semaines pour procéder à un virement sur les différents comptes bancaires des planteurs et ces difficultés font le lit des pisteurs », fait remarquer Zouzou Eric, président du conseil d’administration de la coopérative KauhanaCoop Ca de Gueyo-Gueyo dans le département de Sassandra. Hévéaculteur de son état, il dit avoir l’impression que les responsables des usines ne sont pas en phase avec leurs activités. Et pour cause, « l’absence de prime et de marge ». C’est pour quoi il souhaite « que l’Etat pense à la transformation du caoutchouc national ». Pour le PCA de cette coopérative des planteurs d’hévéa, il ne serait pas juste de dire que c’est regrettable quand on compare cette autre activité à la cacaoculture. « Les planteurs d’hévéa ne sont pas patients. Ils se mettent dans la peau du cacaoculteur. Sinon la meilleure façon c’est d’observer la patience », souligne Djétouan Martin, chef de secteur d’une structure d’encadrement des planteurs d’hévéa dans le département de Sassandra. Faisant allusion à l’absence de marge et de prime au niveau des planteurs notre interlocuteur se demande bien « si les clients occidentaux ont vraiment encore besoin de caoutchouc ».
« Les planteurs de cacao se sont reconvertis en planteurs d’hévéa lorsque les prix et les conditions de travail étaient encourageants», fait-il savoir. Malheureusement la chute brutale des cours du caoutchouc n’honore personne et pour cela, « les banques ne font plus confiance aux hévéaculteurs .Parce que se mettant dans la peau du cacaoculteurs, ils veulent être payés bord-champs par des clients tout venant. Tant qu’ils donneront leur caoutchouc à des pisteurs véreux ils ne bénéficieront jamais de financement bancaire ». Djétouan Martin invite à ce effet les intéressés à se conformer à « l’esprit de patience, face à la fluctuation des cours du marché du caoutchouc et je les invite à ne pas brader leur produit. Sinon ils demeureront toujours des nécessiteux », conseille-t-il.