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Déclaration du FNRD lors d’un point de presse ce samedi 15 juillet2017:
Dans son discours du 03 Avril 2017 ouvrant la session ordinaire de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume SORO, le Président de cette institution, avait exhorté les Ivoiriens au Pardon et à la Réconciliation nationale. Le Front National Démocratique et Réformiste (FNDR), parti politique ivoirien d’obédience nationaliste, qui a toujours plaidé pour une réconciliation véritable et sincère entre les Ivoiriens avait salué ce message, car le PAN reconnait de ce fait que les ivoiriens restent toujours divisés depuis la crise postélectorale.
Depuis ce temps, comme de bons théoriciens, ses lieutenants ont envahi les réseaux sociaux prêchant à qui veut l’entendre le pardon et la réconciliation. Force est cependant de constater qu’il manque encore des actes significatifs pour concrétiser ces déclarations d’intention.
Nous qualifions de mascarade le fait de rencontrer dans des restaurants luxueux et hauts lieux quelques personnalités ivoiriennes exilées en France, et faire croire que les bases d’une réconciliation nationale saine en Côte d’Ivoire sont en train d’être posées.
C’est justement en Côte d’Ivoire que le cadre favorable à la réconciliation et au retour sécurisé des exilés doit être crée et non en Europe. Cette démarche contraire nous laisse croire que Soro Guillaume et son équipe travaillent pour leurs intérêts politiques personnels. En témoignent les rencontres qu’il multiplie avec certaines autorités françaises et qui ont pour seul but de se trouver des soutiens occidentaux pour réaliser ses ambitions de 2020.
Là où les Ivoiriens attendaient des actes concrets pour donner un coup d’accélérateur à la réconciliation nationale au point mort, l’on assiste plutôt à la création de mouvements de soutien autour de sa personne. Il n’y a aucun intérêt du peuple qui est mis en avant dans cette affaire. Les Ivoiriens doivent rester vigilants.
Avec les dernières actualités relatives aux limogeages des personnes proches de Soro et de Bédié, aujourd’hui, même les aveugles voient que le pouvoir et ses alliés sont divisés pour leurs propres intérêts. Pendant ce temps, les Ivoiriens continuent de se regarder en chien de faïence. La société ivoirienne est divisée. Les Ivoiriens souffrent ; et cela les gouvernants et le Président de l’Assemblée Nationale ne semblent pas en être préoccupés.
Permettez-moi de rappeler ici que l’un des rôles importants du Député est de contrôler les actions du gouvernement et de tirer la sonnette d’alarme sur sa mauvaise gouvernance. Soro Guillaume est à son 2ème mandat à la tête de l’Assemblée Nationale et jamais nous ne l’avons entendu parler pour recadrer le gouvernement sur son mode de gestion, encore moins de réconciliation et de retour de nos frères et sœurs Ivoiriens qui souffrent en exil dans les pays voisins. Il est aussi comptable de l’échec du gouvernement car lui-même et ses proches participent ou ont participé à la gestion du pays depuis la crise post électorale.
Le peuple doit se réconcilier avec lui-même et comprendre que les premiers responsables de son épanouissement socioéconomique c’est lui-même. Il devra alors éviter les conflits inutiles en se rangeant derrière les politiciens qui ne visent que leurs propres intérêts.
Si le président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro veut prouver sa bonne foi, qu’il commence par poser des actes concrets pour décrisper l’atmosphère et créer le cadre favorable à la réconciliation, car il en a suffisamment les moyens. Pourquoi, l’institution qu’il dirige ne voterait pas une loi d’amnistie pour mettre fin aux procès sélectifs et sans véritable apport dans le processus de réconciliation nationale ?
Il pourrait déjà commencer par visiter les prisonniers politiques, s’enquérir de leur situation et condition de détention, être à la tête de délégations pour rencontrer nos frères exilés politiques dans les pays voisins et discuter de leurs préoccupations, rencontrer les leaders de partis politiques, la société civile, les victimes de la crise, etc…
Ce faisant, il créerait ainsi le cadre d’une réconciliation nationale, de pardon et de cohésion sociale. Aussi, une véritable structure de réconciliation nationale dont la composition est acceptée de tous devrait-elle être mise en place. Elle ne devra être pas dirigée obligatoirement par une personnalité politique issue des parties belligérantes car seules des personnes nouvelles et neutres pourraient inspirer confiance.
C’est le moment ici d’appeler la population à la vigilance afin de ne pas se laisser entrainer dans les querelles internes du pouvoir et de ses alliés qui ne cherchent véritablement qu’à se positionner et à les utiliser pour leurs ambitions égoïstes de 2020.
Fait à Abidjan, le 15 juillet 2017
Le Président-Fondateur du FNDR
Didier Brou