La dépouille d’Etienne Tshisekedi, figure de l’histoire de la République démocratique du Congo et père de l’actuel président Félix Tshisekedi, a enfin retrouvé la “terre de ces ancêtres” plus de deux ans après sa mort à Bruxelles.
En provenance de Belgique, le jet privé transportant le corps de l’opposant et ex-Premier ministre s’est posé à 19h22 (18h22 GMT) sur le tarmac de l’aéroport de Ndjili, selon un photographe et un caméraman de l’AFP.
Son fils et chef de l’Etat menait la délégation présente à l’aéroport, tout en se tenant en retrait de l’avion, vêtu d’une chemise blanche à l’effigie de son père.
C’est notre père. C’est un baobab c’est une bibliothèque pour nous
Un cercueil blanc recouvert d’un drapeau congolais et posé sur un drap noir a été tiré par une remorque sur la piste de l’aéroport au son d’une fanfare jusqu‘à un corbillard.
Le corps doit être conduit à la morgue à l’autre bout de Kinshasa, avant d‘être exposé vendredi au stade des Martyrs puis d‘être inhumé samedi à la Nsele.
La présence de six chefs d’Etat africains a été annoncée par la présidence congolaise, dont l’Angola, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et le Togo.
Quelques milliers de personnes attendaient en dehors de l’aéroport alors que la nuit était déjà tombée sur la capitale congolaise. Une équipe de l’AFP a également croisé des supporteurs de “Papa Etienne” à Limete, devant le siège de l’UDPS, le parti d’opposition qu’il a fondé en 1982.
“C’est notre père. C’est un baobab c’est une bibliothèque pour nous”, s’est enthousiasmée l’une de ses admiratrices, Aimée.
La foule était cependant moins dense et plus éparse qu’elle n’aurait pu l‘être si l’avion était arrivé comme prévu au petit matin.
La circulation était exceptionnellement fluide et pour cause: jeudi a été décrété “chômé et payé” à Kinshasa par les autorités pour lancer les trois jours de funérailles.
L’ex-opposant et ex-Premier ministre est décédé à l‘âge de 84 ans le 1er février 2017 à Bruxelles où il venait se faire soigner.
Sa dépouille reposait depuis dans un funérarium de la capitale belge, faute d’accord entre sa famille et l’ancien régime du président Joseph Kabila pour son rapatriement et l’organisation des obsèques.
La situation s’est éclaircie avec l’investiture le 24 janvier de son fils Félix, proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre.
Il y a une semaine, un comité d’organisation des obsèques avait présenté un programme : rapatriement et cortège funèbre jeudi, exposition du corps vendredi au stade des Martyrs (80.000 places), inhumation samedi.
Un premier départ prévu mercredi soir depuis la base aérienne belge de Melsbroek “a dû être reporté à la dernière minute pour des raisons logistiques”, ont indiqué dans un communiqué les autorités congolaises. “L’avion n’est pas arrivé”, avait précisé à l’AFP une source sous couvert de l’anonymat.
“Cette situation est totalement indépendante de la volonté des autorités belges et des organisateurs des obsèques”, selon le comité d’organisation des obsèques.