Site icon Afriquematin.net

Production cacaoyère 2018-2019/Les pronostics seront déjoués

Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net depuis San- Pedro                                                         

La réalité sur le terrain ne permet  pas de convenir avec le Conseil café-cacao(CCC), structure en charge de la gestion de ce binôme en Côte d’Ivoire que la campagne principale de 2018-2019 dépassera plus de deux (2) millions de tonnes annoncés. Et pourtant pour cette hypothèse, de nouvelles variétés de cabosses de cacao n’ont pas été distribuées aux organisations des professionnels agricoles  en vue de rajeunir leurs vergers. De Tiassalé à San Pedro, le constat est triste et déplorable, les vergers sont vieillissants et abandonnés dans la broussaille  aussi bien que les cacaoyers qui sont  en place sont bien en feuilles de couleur verte mais  dépourvus de cabosses. En parcourant de grandes zones de production cacaoyère et caféière, notamment Soubré, Gagnoa, San-Pédro, le citoyen lambda se rend compte que le producteur est en difficultés une fois encore cette année, car les cacaoyers sont  dépourvus de cabosses comme si  la traite était terminée. Pire, certains vergers vieillissants sont abandonnés dans des buissons avec des cimes brûlés par l’effet du temps. En ce qui concerne les caféiers qui ont fleuri grâce aux récentes pluies, on se rend compte que le changement climatique qui  avait souri les producteurs  vient de les trahir. Et les braves paysans avaient cru que cette année la production du cacao allait être abondante. « Deux raisons expliquent ce phénomène. D’abord les producteurs sont trop endettés, le coût de l’entretien des vergers est plus élevé que le prix de vente du cacao. Ils sont obligés d’abandonner  leurs champs. Ensuite la pluie qui tombe sans cesse détériore les jeunes cabosses cela donne l’impression que la campagne est terminée. Pour ce qui est du caféier, tant qu’il pleuvra sans s’arrêter il donnera des fleurs sans donner des fruits », fait remarquer Antoine Kouadio, consultant et manager en durabilité cacao. Pour  Kouadio Nestor, directeur d’une société coopérative de Grand- Beréby, cela est du fait que « les producteurs ne traitent pas leurs plantations. Ils sont toujours endettés pour mauvaise gestion de leur revenu en dépit des formations qu’on leur donne », fait-il savoir. Dans la ville portuaire de San-Pedro, l’on ne sent presque plus les mouvements incessants  des camions-remorques qui jadis étaient à des rythmes effrénés lors de la  période de la campagne cacao. De ce qui précède, l’on peut de demander sur  quoi le Conseil café- cacao(CCC) s’appuie-t-il pour annoncer qu’il y a aura surproduction avec plus de deux (2) millions de tonnes pour cette campagne 2018-2019 ? On se souvient que l’année dernière tous les pronostics des experts avaient  lamentablement échoué, et la production  nationale était de 1,8 millions de tonnes.

 

Quitter la version mobile