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Procès de Simone Gbagbo: deux témoins, Assata Silué et Aïssata Camara, en pleurs après de faux témoignages

Assata Silué, sergent de Police et Aïssata Camara, commerçante, témoins à charge contre l’ex-Première dame ivoirienne, ont brillé, mardi, par leur témoignage avant de fondre, l’une après l’autre, en larmes à la barre.

Assata Silué se dit victime  »indirecte » des faits reprochés à Simone Gbagbo. Elle explique à la barre avoir été informée que son frère a été abattu,  »trois jours après le 11 avril 2011″, pendant la crise pets électorale à Yopougon.

 »Savez-vous qui a tué votre frère ? », interroge le juge Boiqui Kouadio.  » Franchement je ne sais pas », répond le Sous-officier de police.  »Mais pourquoi liez-vous cette mort à Mme Gbagbo ? », questionne le juge. Le témoin répond qu’elle n’impute pas la cause à Simone Gbagbo, mais  »c’est parce qu’elle était au pouvoir ».

L’avocat de la Défense Me Mathurin Djirabou rebondit sur la réponse du sergent de police .  »Est-ce que le témoin a un certificat du genre de mort de son frère ?  », interroge le conseil de Simone Gbagbo. « J’ai établi le certificat de décès », répond dame Assata Silué. Le policier-témoin est rattrapé par la non concordance de ses déclarations.

A l’instruction, le sergent Assata, selon le récit de Me Rodrigue Dadjé de la Défense, a produit  »un certificat indiquant que son frère est mort le 8 avril 2012, puis un second certificat de décès du 24 février 2011, soit un document établi avant la date présumée de mort dudit frère », relève Me Dadjé.

A ces irrégularités dans les déclarations, s’ajoutent celles faites à la barre, où le témoin déclare que son frère est décédé trois jours avant le 11 avril 2011.
Et le comble est que qu’elle soutient avoir déclaré la mort de son frère au commissariat du 16ème arrondissement à Yopougon, le 24 février 2012.

Par allégations ces contradictoires, le policier témoin venait de se faire prendre à son mensonge avec trois versions très variantes sur la date du décès de son frère.

Sur cette lancée, le juge s’énerve pour signifier le grossier mensonge qui se laisse entrevoir. « Dites-nous Mme, en âme et conscience, si votre frère et mort le 8 avril 2012 ? », interroge le juge avec insistance. La dame témoin confuse perd la langue. Elle n’arrive pas répondre à la question. Cette attitude de mutisme de témoin ne manque pas d’irriter le juge qui s’emporte. Visiblement excédé d’entendre des contre-vérités criardes du témoin.  »Mme, vous avez fait une déclaration mensongère au juge d’instruction et à la barre », assène le juge Boiqui au policier témoin.

Le Procureur Ali Yéo intervient pour plaider auprès de la Cour, afin que le témoin  »puisse souffler ». La requête est acceptée par le président qui suspend l’audience à 15 heures ( heure locale et GMT) .

À la reprise à 17 heures, la mésaventure continue pour la dame policière avec les offensives de Me Djirabou et Me Dadjé qui concluent que  »le témoin Assata Silué a fait du faux et usage de faux sur la date de la mort de son frère ».

Quant à Aïssata Camara, commerçante de son état, elle déclare avoir perdu le fils de son grand-frère nommé Madou Camara. Là aussi, le certificat de décès brandi par dame Aïssata a été établi en 2012.

Confondue par la suite par le juge et la défense, elle craque et se met, également, à pleurer à la barre, contraignant le juge à suspendre l’audience.

Auparavant, les témoins Youssouf Traoré et Salifou Ouédraogo n’ont pas, eux aussi résisté à l’interrogatoire de la Cour et de la défense, se perdant des déclarations contradictoires les unes après les autres.

Simone Gbagbo est poursuivie pour  »génocide, crimes contre les populations civiles, crimes contre les prisonniers de guerre, meurtre, assassinat, viol, coups et blessures volontaires, complicité, vocation et tentatives de ces infractions, voies de faits et crimes contre l’humanité » selon l’arrêt d’accusation du 29 janvier 2016, la renvoyant devant la Cour d’assises.

HS/ls/APA

NDLR: Le titre est de la rédaction.

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