Dans quelques mois, les élections présidentielles qui s’annoncent « épiques » donnent du tournis dans le camp des différents états-majors qui affutent leurs armes, soit pour reconquérir ou conquérir le pouvoir. Le président de l’Union des Jeunes Soroïstes, Doumbia Prince, livre les ambitions de son mouvement.
Vous êtes un des leaders pro-Soro les plus en vue sur le terrain politique, qu’est ce qui alimente un pareil activisme?
Nous estimons que nous sommes à notre première tentative de conquête du pouvoir, à cet effet il faut multiplier les actions et les activités à tous les niveaux. Aussi les rencontres avec les jeunes consistent à éveiller leur conscience, également à reconvertir la mentalité de cette jeunesse qui en majorité a perdu toutes les dispositions pour préparer leur avenir. Nous leur parlons évidemment de la cohésion sociale et de civisme. Nous avons initié une tournée avec la Plateforme des Leaders pour la Reconversion des Mentalités (PLRM) qui est une tribune apolitique consistant à leur inculquer plusieurs notions indispensables pour leur épanouissement.
Les autorités étatiques attribuent un nombre de – délits à votre mentor, Guillaume Soro, ceux-ci ne freineront-t-ils pas ses visées de conquête de pouvoir?
Absolument pas, vous voyez-vous en politique il faut savoir faire la différence entre défendre une personne et défendre l’idéologie qu’incarne une personne. Nous ne suivons pas la personne du président Guillaume Soro, mais plutôt son idéologie c’est là, toute la différence. Et comme vous le savez, il est presque impossible de tuer une idéologie. Certes Guillaume Soro est en exil, certains de nos collaborateurs et aînés sont en prison mais l’idéologie de notre mentor s’étend chaque jour. Vous pouvez le constater à travers le nombre d’adhésion à GPS. Quant aux activités, nous les avons réduites simplement parce que nous avons changé de stratégie de travail.
Bien de défections de vos cadres et de militants pour le RHDP sont constatés, le GPS n’est-il pas une peau de chagrin aujourd’hui?
– En politique on ne peut que se réjouir du départ d’un militant ou cadre qui ne se sent plus à l’aise dans son parti ou sa formation politique. Sinon il serait une taupe et vendrait toutes vos stratégies à l’adversaire -. Je dirai que ceux qui sont partis ne sont guère nombreux que ceux qui adhèrent à notre idéologie au quotidien. -Plusieurs leaders du GPS sont en prison, notre mentor poussé à l’exil, ceci n’a pas créé de problèmes dans notre fonctionnement. Je ne vois pas pourquoi leur départ – nous créerait un souci. Ils sont venus de leur plein gré alors ils peuvent partir -, mais nous les observons.
Quel regard faites-vous sur la gratuité de la Cni, le découpage électoral et le non amendement de la constitution que réclame l’opposition dont votre parti fait partie intégrante qui font l’objet de polémique?
Quand on n’est pas en position de gagner les élections dites bouclées alors on manœuvre pour créer de toute pièce des situations de braquage pré-électoral. C’est la situation actuelle. D’abord, pour ce qui concerne la CNI, le coût de son acquisition est insupportable, le délai est un inconvénient car il ne suffira pour permettre à chaque citoyen d’avoir sa carte, le nombre de centre est d’ailleurs très insuffisant.
Ensuite, toucher à cette constitution serait un parjure, une véritable injure aux citoyens ivoiriens. Car c’est le même régime qui l’a mise en place. Donc ils reviennent pour une modification cela entrevoit un règlement de compte qui va tourner sûrement en leur faveur. Pourtant à ma connaissance la constitution est faite pour le bien de tous et non pour un groupuscule. Je doute fortement que ce régime soit prêt pour aller aux élections en octobre 2020.
Pour conclure avez-vous un appel à lancer à la classe politique ivoirienne?
Je voudrais pour finir lancer un appel aux cadres du RHDP qui se réclament houphouëtistes, s’ils désirent l’être véritablement alors qu’ils préservent la dimension humaine. La politique ivoirienne ne doit pas être un terrain d’obstacles, de brimades ou d’attaques gratuites -. Il faut préserver l’unité nationale et la démocratie.
A toutes les classes politiques en Côte d’Ivoire, plus précisément celle du pouvoir, de bien vouloir faire un distinguo entre « opposants politique » et « opposés politiques ». Tant qu’on a en commun l’intérêt de la Nation ivoirienne, alors on ne peut être que des opposants, mais dès lors que les intérêts personnels machiavéliques dominent l’intérêt de la Nation; on devient automatiquement des opposés politiques. Et c’est justement à cet instant que toutes les normes de la démocratie démissionnent, c’est-à-dire, le respect de la constitution, le respect de la liberté d’expression, liberté individuelle. Seul le parti au pouvoir peut nous éviter cela. Voilà pourquoi je demande plus d’implication de nos dirigeants actuellement au pouvoir.
Quant aux soroïstes, je leur demande de rester motivés, de croire en la justice, de la laisser faire son travail. Pour ce qui concerne notre leader générationnel, le Président de la Génération et Peuples Solidaires, (GPS), il a dit qu’il sera candidat et il le sera. Continuons à travailler.