Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net
La gestion de crise politico-sociale se caractérise par une grande délicatesse, due à certaines affinités, et du fait qu’elle est une réponse à une situation – crise ou conflit – elle-même compliquée. À cet imbroglio, sont associés un certain nombre de défis qui s’expriment à différents niveaux de la gestion de crise.
Ces défis sont de nature politique et portent sur la raison d’être des activités entreprises, les politiques étatiques ou la réceptivité des populations locales, ou de nature plus opérationnelle, autour des contraintes liées à la mise en œuvre de la gestion de crise.
Les élections passées nous ont enseignés que certains slogans nous ont amenés à nous diviser. « On gagne ou on gagne », la suite est connue, le monde entier l’a sue et les Ivoiriens continuent de vivres les affres de cette déconvenue politique issue de ces mots. La force a pris le dessus, créant une crise qui est loin d’être gérée, entraînant plusieurs morts, avec ses dégâts matériels de tous genres.
Aujourd’hui, devrons-nous encore accorder du crédit à la venue d’un autre slogan « c’est géré, c’est bouclé », parlant des élections. Et si ce slogan n’est pas accepté par la majorité, qu’adviendrait-il ? Puisqu’on parle déjà de fraude, faisant des grincements de dents, qui sont d’ailleurs perceptibles chez certains citoyens qui n’ont pas pu s’enrôler, à cause de la mauvaise foi entretenue par des politiciens et de la mauvaise volonté des agents présents dans les centres.
Les Ivoiriens sont-ils prêts à s’associer à cette autre « forfaiture » qui risque de créer le désastre ? Que renferme réellement cette expression « c’est géré, c’est bouclé » », si ce n’est d’accuser l’opposition qui ne serait pas prête à accepter les résultats des urnes à l’issu du scrutin du mois d’octobre prochain. Le président Laurent Gbagbo et des proches paient le prix cher de « on gagne ou on gagne ».
Alors le président Bédié et l’opposition paieront-ils le prix de « c’est géré, c’est callé », si d’aventure les résultats de cette élection ne seraient pas acceptés par cette opposition, qui les jugerait inappropriés. Par principe, l’opposition ivoirienne doit appréhender cette devise comme un cri de ralliement à la violence, à la force que le pouvoir-opposition Rhdp veut instaurer au cœur de l’opposition et l’accuser par la suite d’avoir créé la chienlit.
La politique, est « une saine appréciation » des choses, comme aiment à le souligner les sachants. L’opposition ne doit pas s’engager dans un conflit ou dans une crise créée avant ou après cette élection à laquelle elle part pour gagner, où également l’opposition-pouvoir Rhdp pense gagner avec son slogan « c’est géré, c’est bouclé ». Mais attention, pour que le pays ne soit encore réduit en lambeaux et faire du « coupé- décalé », il faut penser dès maintenant à savoir utiliser les expressions.