Par Christ Zorro – Afriquematin.net
L’échéance électorale majeure qui pointe à l’horizon 2020 semble bien partie pour être en défaveur de l’opposition. La dissonance actuelle au sein des chapelles politiques est telle que cette cacophonie, si l’on n’y prend garde, aura à la longue des répercussions certaines sur la présidentielle qui arrive à grands pas.
Qui aurait un jour misé sur une confusion actuelle qui met à mal la cohésion au sein du Front Populaire Ivoirien ? Ce parti dont les militants avaient toujours surmontés les démons de la division, depuis la clandestinité du temps du parti unique jusqu’à la fin de la crise postélectorale de 2010 en passant par les années de braise du fait de la crise militaro-politique des années 2000, n’est plus que l’ombre de lui-même. Si le bicéphalisme à la tête de cette formation n’a pas émoussé le militantisme de ses adhérents qui ont toujours cru en des lendemains meilleurs, le rendez-vous manqué d’entre le président Laurent Gbagbo, leader incontestable du FPI et le président légal de ce parti, Pascal Affi N’guessan, vient de porter un coup de massue à la réconciliation au sein de cette formation politique.
Le président Bédié a du pain sur la planche. Le ’’bateau’’ PDCI tangue de toute part et les plus irréductibles des affidés de l’ancien président de la république semblent de plus en plus reconsidérés les clauses de leur attachement à leur mentor. De Kablan Duncan à Adjoumani, la liste est longue et n’est pas prête de s’estomper. Le virage pris ces derniers temps par l’honorable Zié Daouda, député de yopougon, illustre très bien l’ambiance qui prévaut au sein du plus vieux parti de Côte d’ivoire. Celui qui était considéré par les militants du PDCI RDA comme le « fils » du président Bédié a préféré prendre la tangente au profit du courant ‘’PDCI renaissance’’ de l’actuel vice-président ivoirien, affilié au Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Si les chapelles politiques qui composent l’opposition ivoiriennes sont, pour les plus importantes d’entre elles, ‘’gangrénées’’ depuis l’intérieur, les plateformes qu’elles essaient de former n’en sont pas moins exemptes. En effet, le caractère hétéroclite des bases sur lesquelles elles sont constituées, qui permet à chacun des signataires de s’éclipser à la moindre divergence de vue, les rendent encore un peu plus fragiles.
Comme on le voit, si ce n’est déjà fait, l’opposition ivoirienne, par sa conduite, ne fait que le lit du pouvoir en place. Si les dés ne sont déjà pas joués d’avance pour l’opposition en 2020, c’est du moins tout comme.