Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
« La CENI et l’Opposition se sont retrouvées dans un piège savamment tendu par la majorité pour servir des desseins inavoués », a dénoncé M. Marcel Zinsonni, un leader incontournable de la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire, lors d’une conférence de presse tenue le dimanche 9 février 2020, à Abidjan-Cocody Deux Plateaux.
Selon l’homme politique burkinabé, chargé de la formation politique à l’UPC Côte d’Ivoire, tout était réuni pour que l’opération d’enrôlement entreprise par le gouvernement du président Rock Kaboré se solde par un échec. Il donne pour preuve la mauvaise coordination entre les institutions de l’Etat et la divergence d’actions notamment celles qui ont prévalu entre la CENI et l’ONI d’une part, et entre le premier ministre et la CENI d’autre part. Il est à se demander comment est-il possible de mener concomitamment une opération d’enrôlement et une délivrance des CNIB (Carte Nationale d’Identité Burkinabé)? Pourquoi la CENI peut-elle refuser d’appliquer une décision du Premier Ministre prise sur la base de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique, l’invitant à surseoir l’opération d’enrôlement, s’est interrogé Marcel Zinsonni?
Pour quelles raisons, Siméon Sawadogo, qui a présidé la réunion du comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique demandant l’annulation de l’opération, prend–il part au lancement de l’opération à Abidjan en Côte d’Ivoire pour dit-il s’assurer que cela se passera effectivement dans les Ambassades et les consulats conformément à la loi portant code électoral de 2018, s’est encore demandé le conférencier? Selon lui, cette cacophonie orchestrée à dessein présageait déjà de l’échec de l’opération émaillée d’irrégularités. Et plusieurs éléments permettent de le justifier notamment le problème d’acquisition du matériel neuf, le problème de l’adoption de la nouvelle loi qui risque de créer une crise juridique et la question liée prolongement de l’Etat d’urgence sur 18 mois au lieu de 6 mois.
Pour l’homme politique burkinabé, il y a ici une volonté manifeste du pouvoir en place au pays des hommes intègres, en coalition avec la CENI, d’empêcher un grand nombre de ressortissants à prendre part aux élections. Cependant, il estime qu’il n’est pas encore tard pour « sauver la situation ». C’est pourquoi il en appelle à la bonne foi du président Rock Kaboré, pour reprendre l’opération afin de permettre à tous ses compatriotes de « jouir de cette grande fierté d’être Burkinabés » en prenant part aux élections de leur pays. « J’exige donc la reprise de l’opération d’enrôlement », a-t-il sommé avec fermeté.
Le secrétaire général chargé de la formation politique à l’UPC, Marcel Zinsonni, avait à ses côtés, le responsable de la jeunesse de son parti, Golo Amadou.