Dans un entretien paru dans La Tribune, un magazine de Madagascar, l’analyste politique André Silver Konan parle de la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire et décrypte les chances de certains candidats.
Comment analysez-vous l’émergence promise par le pouvoir actuel qui, peut-être, tarde à se faire sentir ?
Quels sont les perfectives qu’entrevoient les élections de 2020 dont on parle tant ?
Je le répète, le pari est risqué pour le Rdr, qui de toute évidence, récoltera davantage les bois verts des frustrations sociales et des manquements de la gouvernance Ouattara, que les lauriers de sa gouvernance. Les autres partis issus de l’alliance du Rhdp dont le Pdci-Rda, auront moins ce problème. Ils co-gèrent un pouvoir dont ils refusent d’assumer les échecs, le beau rôle. Rappelons que ces partis sont habitués à ce genre d’exercice, dont celui que préside Henri Konan Bédié, qui a co-géré le pouvoir Gbagbo de 2000 à 2010, mais ne s’est jamais gêné pour se présenter comme un parti d’opposition. Le Rdr qui a également co-géré le pouvoir Gbagbo de 2002 à 2010, n’a jamais manqué de mots aussi violents, pour critiquer Laurent Gbagbo. Idem pour l’Udpci d’Albert Toikeusse Mabri. Que dire des ex-Forces nouvelles qui sont allés jusqu’à occuper la Primature pendant trois (3) bonnes années et se comportent aujourd’hui comme si elles n’étaient pas partie prenante du pouvoir Fpi ? En définitive, les potentiels candidats issus du futur ticket présidentiel dont j’ai parlé, quand bien même ils seront adoubés par Ouattara, ils auront davantage besoin de leur propre aura et leur propre charisme que de ceux d’Alassane Ouattara ou de Bédié, qui resteront toujours un bonus. L’équation personnelle va prévaloir en 2020, pas celle des autres.
Source : La Tribune avec afriquematin.net