Par Christ Zorro Afriquematin.net
La question mérite d’être posée. Eux qui avaient fait de la libération de Laurent Gbagbo une condition essentielle à la cohésion nationale sont devenus subitement muets.
En effet, qui ne se souvient du temps où, candidat déclaré aux présidentielles d’octobre 2015 et président d’alors de la Coalition Nationale pour le Changement(C.N.C), Mr Charles Konan Banny déclarait sur les antennes de R.F.I au cours d’une interview que lui accordait la radio française le mercredi 29 juillet 2015 : « il y a la moitié des ivoiriens qui souhaitent que Laurent Gbagbo soit libéré. C’est une évidence ». Etait-ce un slogan électoraliste pour s’attirer la sympathie et par conséquent les voix des partisans du leader historique du Front Populaire Ivoirien ou une envie réelle pour Mr Banny de voir libérer le célèbre prisonnier de la Haye?Le mutisme dans lequel s’est réfugié l’ancien gouverneur de la B.C.E.A.O depuis le lancement de la pétition pour la libération de Mr Gbagbo en dit long sur ses motivations réelles.
A la question : « est-ce que ce n’est pas un passage obligé d’être reçu par Laurent Gbagbo dans cette course ? » (n.d.l.r : course à la présidentielle),question posée par le même médium français, Mr Essy Amara, l’ancien ministre des affaires étrangères et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015, qui était l’invité Afrique de R.F.I du vendredi 22 mai 2015, répondait ainsi à notre consœur Florence Morice : « je ne sais pas. Mais pour moi,je suis allé voir l’ami, l’ami d’enfance. » La consœur avait-elle déjà pressentie la récupération politicienne de l’incarcération de l’ex-président que voulait faire l’ancien diplomate ? Tout porte à croire que ç’en est ainsi. Comment comprendre que Mr Essy Amara,reconnu entre autre pour son franc-parler et son indépendance, puisse se mettre en marge d’un sujet aussi sensible que la signature de la pétition pour la libération de son ‘’ami d’enfance’’ ?
Que dire de Mr Kouakou Konan Bertin ? Lui qui a vraisemblablement conquis le cœur d’une bonne partie des Ivoiriens en affirmant courageusement Le 7 juin 2015 dans le treizième arrondissement de Paris que l’élection présidentielle de 2010 avait été remporté par Mr Laurent Gbagbo. Que risque aujourd’hui de perdre, celui qui s’est présenté à l’élection présidentielle contre la volonté de son parti d’origine et qui a affiché sa sympathie pour l’ex-président, en se joignant à la caravane internationale pour la libération de Gbagbo ? K.K.B aurait beaucoup à gagner en continuant d’agir dans la droite ligne des traits qui, progressivement, forgent sa stature d’homme politique et qui lui valent la sympathie d’une bonne partie de l’opinion nationale.