Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
Les organisations internationales comme l’ONU, l’UE, la CEDEAO et l’UA jouent un rôle crucial dans la gouvernance mondiale et régionale. Cependant, elles sont souvent perçues comme des entités qui protègent principalement des intérêts spécifiques, qu’ils soient géopolitiques, économiques ou même culturels.
Créée le 24 Octobre 1945, l’Onu a pour mission de maintenir la paix et la sécurité internationales, de promouvoir les droits de l’homme et de favoriser le développement durable. Cependant, son efficacité est souvent remise en question.
Les décisions du Conseil de sécurité, dominé par les cinq membres permanents que sont les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, sont souvent influencées par les intérêts stratégiques de ces puissances. Par exemple, le droit de veto permet à ces pays d’empêcher toute action qui pourrait nuire à leurs intérêts nationaux.
De plus, des missions de maintien de la paix ont parfois été critiquées pour leur incapacité à protéger les populations civiles dans des zones de conflit, singulièrement en Afrique, où les intérêts des grandes puissances ont semblé primer sur la nécessité d’une intervention humanitaire efficace.
Fondée pour favoriser l’intégration économique et politique des États membres, l’Union européenne est souvent perçue comme une institution qui défend principalement les intérêts des pays les plus puissants, notamment l’Allemagne et la France. Les décisions prises au sein de l’UE peuvent bénéficier à certaines économies tout en négligeant les besoins des pays plus faibles.
De plus, la gestion des crises migratoires a mis en lumière des tensions entre les États membres, certains prônant des politiques de fermeture tandis que d’autres appellent à une approche plus humanitaire. Cela révèle comment les intérêts nationaux peuvent parfois primer sur des valeurs telles que la solidarité et l’humanité.
Bien que des progrès aient été réalisés dans le domaine économique, la CEDEAO, mise sur pieds pour promouvoir l’intégration économique et la coopération entre les États d’Afrique de l’Ouest l’institution est souvent critiquée pour son incapacité à gérer efficacement les conflits régionaux, comme en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Les interventions militaires, souvent justifiées par des raisons de sécurité, sont parfois perçues comme des manœuvres visant à protéger des régimes favorables aux intérêts de certains États membres. De plus, elle a été accusée de ne pas prendre suffisamment en compte les besoins des populations locales, préférant agir selon des agendas politiques qui servent les intérêts des élites dirigeantes.
Successeur de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), l’Union Africaine a pour but de promouvoir la paix, la sécurité et le développement en Afrique. Cependant, elle fait face à des critiques similaires à celles de la CEDEAO. Les décisions de l’UA peuvent parfois refléter les intérêts des États membres les plus influents, souvent au détriment des pays plus fragiles.
L’UA a également été critiquée pour son incapacité à faire face à des crises majeures, en Afrique, comme celles en Libye ou au Soudan du Sud. Les divergences politiques entre les États membres peuvent entraver une action collective efficace et nuire à la crédibilité de l’organisation.
Si l’ONU, l’UE, la CEDEAO et l’UA ont été créées avec des idéaux de paix, de coopération et de développement, leur fonctionnement est souvent entravé par des intérêts politiques et économiques divergents. Ces organisations doivent trouver un équilibre entre la défense des intérêts nationaux de leurs membres et la promotion d’une véritable coopération internationale qui bénéficie à l’ensemble des populations. Pour cela, il est indispensable de réformer ces institutions afin qu’elles soient plus transparentes, inclusives et responsables vis-à-vis des citoyens qu’elles sont censées servir

