Par Fatime Souamée depuis Bouaké– Afrique Matin.Net
Ce lundi matin, plusieurs centaines d’anciens rebelles démobilisés ont bloqué les entrées Nord et Sud de la ville de Bouaké, ville située à 400 kilomètres environ d’Abidjan, dans le centre de la Côte d’Ivoire. Tous en bandeaux rouges et les mains nues, ils protestent contre les autorités ivoiriennes. « Nous ne sommes pas des démobilisés comme le veulent faire croire certaines sources. Nous sommes des militaires. Des caporaux recrutés par l’ex-Chef d’Etat-major Soumaïla Bakayoko », s’évertue de nous expliquer notre interlocuteur qui semble être l’un des porte-paroles et répond aux initiales de K. C.
Selon lui, c’est en 2002 qu’ils ont été recrutés par la hiérarchie militaire, après le coup d’Etat manqué de 2002. Et de poursuivre, le visage grave et la voix presque inaudible dans ce brouhaha de klaxons de véhicules bloqués et de détonations d’armes légères. En face d’eux, les militaires de l’armée régulière prêts à découdre avec les grévistes. Mais notre interlocuteur poursuit : « Nous avons nos papiers qui prouvent que nous avions été recrutés dans l’armée de la rébellion au plus fort de la guerre en 2002. Mais depuis 2011, quand Ouattara a pris le pouvoir, nous avons été ignorés et d’autres jeunes, parents et amis de nos gradés ont été recrutés. Mais ceux-là n’ont jamais combattu. Ils n’ont jamais fait la guerre », insiste-t-il pour mieux se faire entendre. Et de poursuivre : « Quand nous avons revendiqué, nos amis Koné Salifou a été enlevé. Aujourd’hui, Il n’a jamais été retrouvé quand, Cissé Bangali, lui, est mort d’empoisonnement », nous révèle K.C.
Mais selon plusieurs sources, les ex-caporaux comme ils souhaitent qu’on les nomme, réclament leur prime de guerre pour avoir permis à Alassane Ouattara, de prendre le pouvoir : « On veut 18 millions de F CFA (27.000 euros) par personne, la reconnaissance de notre grade de caporal et notre intégration dans l’armée ivoirienne», nous affirme pour sa part, Amadou Ouattara qui se dit également porte-parole. Selon lui, malgré la riposte que voudrait donner l’armée, ils iront jusqu’au bout.
Notons que début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles. Une situation qui avait paralysée toute la Côte d’Ivoire, obligeant le Chef de l’Etat à verser à chacun, la somme de sept millions et promettant reverser, un million par mois, soit un total de 12 millions pour chaque militaire. Jusqu’à ce que nous mettions sous presse, les autorités ivoiriennes n’avaient pas encore réagi et le blocage commence déjà à faire des victimes.