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Nouveau rebondissement dans l’affaire Bictogo : zones d’ombre autour de l’ancien Premier ministre Mimi Touré

Le premier : un contrat de concession portant sur l‘établissement des visas d’entrée au Sénégal

On est en Février 2013. Un contrat signé par l’ancien Ministre de l’intérieur Mbaye Ndiaye a permis à l’homme d’affaire ivoirien Bictogo, d’élargir sa clientèle en Afrique. En effet, sa société SNEDAI a conclu  avec le Sénégal, un marché relatif à la mise en place du visa biométrique, le 4 février 2013. Ces précisions font suite aux réponses apportées par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, dans un communiqué qui date du 26 mai 2016. L’accord stipulait que le Sénégal et la SNEDAI se partageaient à parts égales le coût de chaque visa qui s’établissait à 50 euros. 

Le deuxième : un contrat de gré à gré portant sur des marchés de
construction à coup de milliards 

Le premier contrat signé par Mbaye Ndiaye stipulait que la compagnie de Adama Bictogo devait  reverser 25 euros à l’État du Sénégal.  Ce deuxième marché vient donc dispenser la société SNEDAI du reversement des 25 euros dus à l’État du Sénégal, avec pour contrepartie la construction et la réhabilitation de préfectures et de gouvernances.

Le 26 mai 2016, Abdou Mbaye a précisé avoir refusé de signer le second marché de gré à gré. Dans son communiqué, il a souligné : « En Août 2013, je reçus un contrat dont la signature m’était demandée dans le cadre d’une procédure dite de « gré à gré », dérogatoire à la réglementation portant passation de marchés publics. Ce marché dispensait la société SNEDAI du reversement des 25 euros dus à l’État du Sénégal par la société SNEDAI avec pour contrepartie la construction et la réhabilitation de préfectures et de gouvernances sans autre précision. J’ai bien entendu renvoyé le contrat au Ministre initiateur en lui demandant de faire préciser le nombre de bâtiments concernés, leur localisation, de livrer tous les plans requis, les cahiers de prescription technique, etc.  Il fut mis fin à mes fonctions quelques jours plus tard…

Nous sommes le 1er septembre 2013, Macky Sall limoge son Premier ministre Abdoul Mbaye.

 Aminata Touré devient Premier ministre le 1er septembre 2013, le deuxième contrat de gré à gré se dessine…

Nous sommes le 17 décembre 2014, sous le magistère de Mimi Touré. Le site d’actualité Xibaru dévoile un document de la SNEDAI Sénégal.

Objet : Appel à Manifestation d’Intérêt 

« Monsieur le Directeur Général,

Notre structure SNEDAI SN a signé avec l’État du Sénégal un contrat de partenariat pour le projet « Mise à niveau des services de l’administration territoriale et de la police nationale dans un contexte d’insécurité sous-régionale.

Nous avons l’honneur de vous inviter à répondre à un appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation d’un certain nombre d’édifices pour le compte du Ministère de l’intérieur.

Les projets visés par le présent AMI sont listés dans le document joint.

La manifestation de votre intérêt pourrait se traduire par une simple réponse à notre courrier.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Directeur Général, à l’expression de nos salutations distinguées.

La lettre a été écrite par le Directeur Général adjoint de SNEDAI SN, Abdoul Oumar Wane dans laquelle il reconnaît l’attribution desdits marchés ainsi que la liste officielle des sites. Rappelons que Abdoul Oumar Wane est le cousin de Macky Sall. Il a créé la SNEDAI Sénégal  avec Mr Adama Bictogo.

Cette lettre du Directeur vient donc confirmer la signature du contrat de gré à gré. Qu’en est-il alors des 25 euros qui étaient destinés au Trésor public du Sénégal ? Existe-t-il des preuves du versement par la société SNEDAI à l’Etat du Sénégal ? Aminata Touré va-t-elle continuer à garder le silence sur ce scandale financier qui a égratigné son magistère, ou va-t-elle avouer, comme l’a si bien fait l’ancien Ministre de l’intérieur, Mbaye Ndiaye ?

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