Par Edmond Konan, Afriquematin.net
Le nouveau code forestier ivoirien vient d’être signé par l’autorité compétente. L’Etat de Côte d’Ivoire a reconnu que ce qui est responsable de la dégradation du massif forestier ivoirien c’est l’exploitation forestière, l’agriculture extensive, les feux de brousse mal maîtrisés mais surtout l’incapacité des autorités compétentes à protéger les forêts ivoiriennes.
En effet, le constat est fait que les forêts classées sont infiltrées par des exploitants agricoles clandestins. Le Cas du mont Péko en est l’exemple qui illustre le plus la situation. Dans son article 149 du nouveau code forestier, il est mentionné que » les plantations agricoles installées dans les forêts classées seront reconverties en espace forestier. » Ce qui implique l’expulsion systématique de ces producteurs de cultures pérennes, par la destruction de ces exploitations qui rapportent plus de cinq cent milles (500.000) tonnes de cacao, soit un quart de la production nationale.
En ce qui concerne les exploitants agricoles clandestins, des interrogations s’imposent : L’administration forestière qui n’ignorent pas le phénomène, pourrait-elle être complice ? l’Etat va-t-il pouvoir se donner les moyens pour venir à bout de cette anarchie ?
Les méthodes d’infiltration des parcs nationaux et forêts classées sont sues des autorités compétentes. En dehors du cas le plus connu d’Amadè Ourémi de la forêt du Mont Péko où lui ses partisans se sont introduits par le force à la faveur de la crise de 2002, il n’est pas exagéré de dire que des agents de l’administration forestière pourraient être complices du phénomène avec l’aide de douteux propriétaires coutumiers. C’est le cas de la forêt classée de Monogaga qui abrite aujourd’hui le village de Moussadougou et une partie des forêts du Rapide Grah qui se situent entre Méagui et Goh, dans le département de San Pedro. On y trouve des écoles et des centres de santé. A Abengourou, les autochtones se plaignent de l’occupation des forêts d’Adaou et de Brassué par des allogènes, installés avec, dit-on, la complicité de l’administration forestière. Chaque fin d’années ce sont des millions de francs qui seraient encaissés aux producteurs par des agents de l’administration.
Et aux dires de certains planteurs expulsés de la forêt du mont Péko, les agents assermentés des eaux et forêts qui ont expulsé des planteurs de ce lieu seraient en train d’exploiter les parcelles abandonnées.
Même si l’on assiste déjà à des expulsions dans les parcelles de l’Etat à Afféry, Alépé, Duékoué, ce qui est à mettre aux actifs des dernières décisions du gouvernement, l’Etat aura du pain sur la planche dans cette opération qui s’annonce d’ores et déjà périlleuse.