L’émir de Kano, Muhammadu Sanusi II, l’un des hommes les plus puissants du nord du Nigeria, fait l’objet d’une enquête pour corruption. Cet ancien gouverneur de la Banque centrale est soupçonné d’avoir dépensé l’équivalent de dix-sept millions d’euros en voitures de luxe, en billets d’avion et en dépenses somptuaires. Ses partisans crient au complot. Selon eux, le pouvoir fédéral veut l’écarter.
Il y a quelques années Muhammadu Sanusi II dirigeait la Banque centrale nigériane. Il avait dénoncé un énorme détournement de 20 milliards de dollars au sein de la compagnie pétrolière nationale. Le président d’alors, Goodluck Jonathan, l’avait limogé.
Aujourd’hui, c’est lui qui est accusé par une commission d’enquête fédérale d’avoir détourné des fonds publics. Il se serait même acheté une Rolls-Royce en Grande-Bretagne.
Mensonges, rétorquent ses partisans. La voiture est un cadeau et les autres dépenses prétendument somptuaires ont été payées de la poche de l’émir. Ses partisans affirment que cette enquête est une riposte orchestrée par le gouverneur de Kano, Umar Gandujé, que l’émir a critiqué à plusieurs reprises publiquement. Gandujé est un proche de Muhammadu Buhari. Et l’émir n’a pas mâché récemment ses critiques envers la politique du gouverneur et du président. Des attaques qui font de lui un homme controversé jusque chez les autres chefs traditionnels du nord du Nigeria où sa virulence dérange les habitudes.
Si l’enquête se poursuit, Sanusi II risque d’être limogé. Auquel cas ses partisans promettent qu’ils ne resteront pas sans réaction.
RFI