Un trio de paradis fiscaux britanniques secrets bien-aimés des kleptocrates et des blanchisseurs d’argent font face à une pression sans précédent pour ouvrir leurs comptes. Deux députés influents du parti travailliste britannique, Margaret Hodge et Andrew Mitchell, ont fait pression pour l’amendement d’une loi qui forcerait Jersey, Guernesey et l’île de Man à publier un registre public révélant qui possède réellement les quelque 80 000 entreprises y enregistrées.
Vers une pleine coopération des paradis fiscaux
Des militants anti-corruption allèguent que les trois juridictions disséminées sur le littoral britannique, connues sous le nom de « Crown Dependencies », sont des foyers de criminalité financière et d’évasion fiscale. Ils ont fait cas de la famille du dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliyev qui aurait possédé une maison de 25 millions de dollars par l’intermédiaire d’une société écran de l’île de Man, et la célèbre épouse d’un banquier emprisonné dans l’Azerbaïdjan détenant un terrain de golf de 28 millions de dollars d’une société de Guernesey. Le mois dernier, après une saga judiciaire de cinq ans, Jersey a annoncé la mise à disposition de 268 millions de dollars, qui avaient été placés à la Deutsche Bank sur l’île par l’ancien dictateur militaire nigérian, Sani Abacha.
Ces fonds devraient être restitués au Nigeria. Le solliciteur général de l’île a déclaré que cette décision témoignait de la « détermination de Jersey à lutter plus généralement contre le crime financier international ». L’annonce était l’une des nombreuses actions entreprises par divers acteurs, apparemment en réponse à la surveillance internationale exercée sur les « Crown Dependencies » et d’autres paradis fiscaux. L’affaire Abacha remonte aux efforts des États-Unis en vue de l’application de ladite loi sous l’administration Obama. Mais les « Crown dependencies » n’avaient qu’a observer les paradis fiscaux des Caraïbes britanniques, pour comprendre la menace que Hodge et Mitchell faisaient peser sur elles. L’année dernière, les deux anciens ministres ont proposé un amendement obligeant les territoires, parmi lesquels les îles Vierges britanniques et les îles Caïmanes, à créer un registre public d’ici à 2020.
Des banques acceptent de coopérer dans la lutte anti-corruption
Le 19 juin 2029, les trois territoires dits « Crown Dependencies » ont promis de leur propre initiative de créer des registres de propriété des entreprises écrans, enregistrées chez eux. Alors que les partisans anti-corruption soutiennent que les îles ne font pas preuve de diligence, cette décision est en soi une victoire pour Hodge et Mitchell. Certaines banques britanniques ont entrepris de surveiller les activités de leurs filiales sur ces îles. Fin 2018, la Lloyds Bank a fermé 8 000 comptes à Jersey, après que leurs propriétaires aient passé trois ans à ignorer les questions de la banque au sujet de leur identité, a rapporté le Financial Times il y’a quelques jours. HSBC, Barclays et Royal Bank of Scotland ont également resserré les contrôles de leurs clients sur les îles, selon le Financial Times. La Deutsche Bank, qui a encaissé l’argent d’Abacha, a informé 1 000 de ses clients qu’ils pourraient également perdre leurs comptes. Certainement un vent qui mettra la pression aux dirigeants africains, amoureux des îles.
source: daily-liade.info