Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net
A l’instar de ses devanciers N’guess Bonsens, Amani Johnny et autres Kolou Ba Norbert, Eddy Bonheur, à l’Etat civil Kouakou Yao Edmond est l’un des artistes tradi-modernes les plus novateurs de la musique baoulé. Notamment en raison de son approche révolutionnaire de son instrument , la guitare, à qui il a donné ses lettres de noblesse. L’influence d’Eddy Bonheur sur son choix dépasse largement le cadre de la musique.
Il est comédien et planteur par-dessus tout. C’est en 1984 lorsqu’il s’est retrouvé avec Kouakou Kouassi Eugène, son frère ainé, dans cette forêt située dans la région de Fresco pour monnayer leur talent d’agriculteurs qu’il signe un pacte avec la musique. « C’est là-bas que j’ai pris goût de jouer à la guitare. Et pour être plus à l’aise, j’ai moi même pris le soin de fabriquer une guitare », fait-il savoir. Malheureusement, l’ambition d’Eddy Bonheur de devenir planteur n’était pas à l’ordre du jour et le frère ainé auprès de qui il trouvait gite et couvert, ne voyait pas d’un bon œil son choix.
Constatant que l’ambiance familiale devenait insupportable, Eddy Bonheur s’engage à prendre congé de Kouakou Kouassi Eugène, son ainé pour une autre aventure. « J’ai décidé de déposer mon sac sur les bords de la lagune Ebrié. C’était en 1999 », évoque-t-il avec un brin d’humour. Quelques jours pus tard, alors qu’il arpentait les rues de la capitale économique, un bonheur frappe à sa porte. Yao Koffi Roger, un producteur, qui, après avoir pris contact avec sa maquette, décide de l’accompagner. Ainsi, en 2002, il produit son premier sigle (Louange) « et c’est de là qu’il m’a donné le sobriquet d’Eddy Bonheur », se souvient-il. « Malheureusement, du fait de la crise en cette année, mon image, et l’album n’ont pu être valorisés », regrette-t-il. Mais dans sa quête d’embrasser une carrière musicale, il ne démord pas.
« Le second qui est sorti en 2012 n’a pas connu également le succès escompté, faute de promotion », reconnait-il très amer. Producteur hors- pairs d’agrumes, l’enfant de Diabo-Laguibonou veut se mettre à l’abri de la mendicité. « Je suis planteur de bois de teck et comme je sais que cette denrée rare nourrit son homme, alors je m’y attèle. Certes la musique nourrit également son homme mais un blindage social m’éviterait beaucoup de mauvaises surprises », fait-il savoir. Le rêve que caresse Kouakou Yao Edmond, alias Eddy Bonheur, c’est de jouer en compagnie de Koffi Olomidé, l’une de ses idoles.