Par Francis Ahila-afriquematin.net
Faire la musique aujourd’hui sans user de la danse est vu comme un handicap pour celui ou celle qui la pratique. La danse qui est évidemment un art permettant de mouvoir le corps humain est également un divertissement, divertissement dont les artistes musiciens de nos jours ont transformé pour lui donner l’aspect d’un incitant sexuel.
Si la danse africaine par le passé servait à promouvoir la culture à travers ses nobles chorégraphies dont nous ont habitués des écoles de danse telles que le Kiyi M’bock, l’EDEC de Rose Marie GUIRAUD ou encore le Kotéba pour ne citer que ceux-ci, la danse, à cette nouvelle ère a pris un nouveau visage, un visage vulgaire et paradoxalement hideux.
Afro-beat, Hip-hop, Rnb, Coupé décalé, Zouglou, tradi-moderne, tous font recours à cette nouvelle forme de danse dont les fesses et les seins des jeunes filles sont exhibés. Dans tous les clips vidéos tournés par les artistes de la musique urbaine, impossible de voir des filles callipyges se mouvoir devant la camera les seins et fesses en récréation. Les danses faisant appel à l’appétit sexuel sont multiples, du « Twerk » au « Leumbeul » passant par « le Maploly » ou encore la fameuse danse « Akobo poussière » pour ne citer que ceux-là sont la preuve que la danse a pris une nouvelle tournure, un nouveau visage et bien au-delà un incitant sexuel.
Le Twerk, danse issue des diasporas africaines dans les années 90 et qui est une variation du mapouka et du soukous (danses originaires respectivement de la Côte d’Ivoire et la République du Congo) en est bien l’exemple. Exécutée sensuellement en secouant les fesses dans la mesure de provoquer, cette danse s’est propagée et a connu un essor dans les pays européens et aux Etats-Unis. Des artistes populaires comme Nicki minaj, Miley Cyrus, Beyoncé ou Rihanna en ont fait un atout pour assaisonner leurs clips vidéos.
Au Sénégal, c’est le leumbeul qui a pris le pouvoir. Des jeunes filles, avec simplement un pagne noué à la hanche font mouvoir tous leurs attributs féminins au pur plaisir des mélomanes, incitant à l’acte sexuel. C’est le même constat en Côte d’Ivoire où la danse fait place à des représentations sexuelles surtout avec l’avènement d’un tout nouveau coupé-décalé où les filles sont emmenées à promouvoir fesses et seins dans les clips vidéos, clips vidéos que parents et enfants sont gênés à regarder ensemble. ’’ Mapouka dédja’’, Akobo poussière, Maploly et bien d’autres en sont bien des exemples d’incitant pour faire marcher leurs opus. Comme nous l’avait confié un artiste de l’Afro-beat : « mon frère, si on ne met pas ça là dedans, le clip n’aura pas de goût et de couleur. Si les clips américains sont attrayants, c’est parce qu’on mise sur la sensualité et c’est ce que les gens aiment».