ATHLÉTISME. Championne d’Afrique du 200 m, Marie-Josée Ta Lou, devenue vice-championne du monde à Londres, est désormais au Panthéon du sprint africain.
L’athlétisme africain vient de passer à côté d’un moment historique, on peut dire de légende, avec la course que l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou vient de livrer à Londres en finale du 100 mètres dames où elle a décroché la médaille d’argent et le titre de vice-championne du monde derrière l’Américaine Torie Bowie, et devant la Néerlandaise Dafné Schippers, sa compatriote Muriel Ahouré et l’ultra favorite et championne olympique en titre la Jamaïcaine Elaine Thompson. En tête du début à la fin, Marie-Josée Ta Lou a raté le titre d’un souffle. En effet, au dernier mètre, Torie Bowie a « cassé », passant sa tête devant l’Ivoirienne reléguée à un centième à 10s 86. Un remake des JO de Rio où Marie-Josée Ta Lou a raté le bronze sur le 200 mais aussi et surtout sur le 100 mètres à quelques millièmes de seconde de Shelly-Ann Fraser-Pryce.
À côté de quoi Marie-Josée est-elle passée ?
Au-delà d’être la première athlète ivoirienne championne du monde, elle aurait été le premier athlète africain à décrocher une médaille d’or sur 100 mètres en championnats du monde et aux Jeux olympiques, hommes et femmes confondus. De quoi passer à tout jamais à la postérité. En attendant, elle rejoint au Panthéon du sport ivoirien le coureur du 400 mètres Gabriel Tiacoh qui avait décroché la médaille d’argent de sa discipline aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.
Heureuse !
Interrogée sur RFI, la sprinteuse ivoirienne s’est écriée : « Je ressens juste de la joie, de l’émotion et beaucoup de respect pour mes concurrentes ! » Poursuivant : « C’est ma première grosse médaille. Je ne peux que dire merci à Dieu, à mon coach, à mes coéquipiers qui m’ont donné de bons conseils, à tous ceux qui ont prié pour moi comme ma famille, et mes amis… » Et de conclure : « Enfin la médaille ! Elle représente tout pour moi. » Sur RFI, son entraîneur Anthony Koffi a fait part de la confiance qu’il avait placée dans son poulain : « Je ne suis pas surpris, car elle a confirmé ce que j’attendais d’elle. Dès les séries de ces Mondiaux, j’avais compris qu’elle pouvait courir très vite, que tout allait se jouer au niveau du mental. » Et de conclure : « Je lui ai donc dit de prendre du plaisir, de n’avoir peur de personne et de ne pas se mettre de pression. » Manifestement, le conseil a été suivi. De quoi aider la sprinteuse de 28 ans, par ailleurs championne d’Afrique du 200 mètres, à bien sécher ses larmes et remettre au rayon des mauvais souvenirs ses déconvenues des JO de Rio en 100 et 200 mètres.