Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
La mévente des fonds de tasse du caoutchouc est vivement ressentie par les producteurs ivoiriens. De sorte que ces derniers se voient obligés de brader leur production à cent francs le kilogramme (100 F CFA/Kg) contre deux cents soixante-huit francs (268 F CFA/ Kg) le prix officiel, en vue de faire face aux obligations relatives à la rentrée des classes de leurs progénitures.
« J’ai préféré brader cinq tonnes de fonds de tasse à cinq cent mille francs (500.000 F CFA), soit à 100 F/Kg cash bord champs à des acheteurs véreux pour permettre à mes enfants de reprendre le chemin de l’école. J’ai préféré cette perte aux dettes pour éviter le stress permanent ou l’humiliation », nous a confié une productrice d’hévéa à Grand-Lahou. Celle-ci se demande à quoi servent tous ces nombreux candidats qui postulent à la présidence des structures de gestion de la filière hévéa en Côte d’Ivoire si la situation s’amenuise davantage et il n’y a aucune table ronde de discussion sur les conditions de vie des producteurs.
Cet autre producteur vivant à Adjaméné, dans la sous-préfecture de Grand Béréby, « comme la société des caoutchoucs de Grand Béréby (Sogb) est débordée avec de longues files d’attente de camions j’ai fait seulement saigner cinq tonnes d’hévéa pour les brader à 100 F CFA/ Kg pour juste me permettre de ramener mes enfants à l’école », se lamente Konan Yao.
« L’heure sonne grave, car les structures qui achètent nos produits ici dans cette région ne veulent qu’on saigne chacun plus de quatre tonnes de caoutchouc. Nous sommes donc obligés de brader le produits à des commerçants véreux à 100 francs bord champs pour ne serait-ce que pour l’éducation de nos enfants », déplore Krou Attoubè, de Sankadiokro dans la commune d’Abengourou.