Une marée humaine a envahi vendredi le centre d’Alger pour conspuer le nouveau chef de l’Etat élu la veille, Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a constaté une journaliste de l’AFP.
“Le vote est truqué. Vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas”, scandent les manifestants qui défilent en masse en ce 43e vendredi de mobilisation depuis le déclenchement en février du mouvement (“Hirak”) de contestation populaire inédit.
Selon la journaliste de l’AFP, la mobilisation est aussi importante que vendredi dernier, lorsqu’une foule immense avait défilé dans le centre de la capitale pour rejeter le scrutin présidentiel.
Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire: “Tebboune ton mandat est un mandat mort né” ou encore “Votre président ne me représente pas”.
Les manifestants sont de tout âge et de toutes les conditions sociales, hommes et femmes ensemble, certaines voilées et d’autres en jeans et baskets.
“Tebboune, c’est pire que Bouteflika. Il est connu pour avoir fait partie des voleurs. On n’a pas voté et on ne fera pas marche arrière”, affirme Meriem, une fonctionnaire de 31 ans.
Âgé de 74 ans, Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika, a été élu dès le premier tour pour lui succéder à la tête de l’Etat algérien, a annoncé vendredi l’Autorité nationale des élections (Anie).
M. Tebboune a “recueilli (…) 58,15% des suffrages”, selon le président de l’Anie Mohamed Charfi au lendemain d’un scrutin marqué par une abstention record et qui s’est déroulé dans un contexte de contestation massive et inédite du régime au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.
AFP