Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
La consommation de volaille lors des fêtes de fin d’année a été marquée par la pénurie du poulet sur le marché. Et pour cause la propagation Covid-19 a freiné l’élan des producteurs à nourrir les consommateurs. Les importations bon marché ont explosé en raison de la faiblesse de l’offre intérieure.
Il n’y a plus de poulets dignes de ce nom sur les marchés de volaille du district d’Abidjan, contrairement aux années précédentes où après les fêtes de fin d’année, il y a des stocks résiduels destinés aux restaurants, maquis et aux ménages. A l’origine, la pandémie du Covid19 qui n’avait pas encouragé les fermiers à produire de la volaille, de sorte que les poulets que se disputaient les clients provenaient de l’Est du pays et du Ghana voisin.
Des poulets «bébés », pourrait-on qualifier, à première vue ces poulets entassés dans les caisses à volailles sur les marchés d’Adjamé Habitat-Extension et Abobo, des communes du district autonome d’Abidjan. Au marché de volailles d’Adjamé Habitat-Extension, Adamou Mahamane note « qu’il n’y a pas de poulets à Abidjan. Aucun fermier n’a pris le risque d’en produire à cause du Coronavirus, dans le district d’Abidjan. Il n’y a seulement trois mois qu’ils s’étaient décidés d’essayer d’entreprendre quelque chose. Mais la plupart d’entre eux ont hésité, d’où ces poulets « bébés » de trente(30) jours que vous voyez dans des caisses, qui d’ailleurs ne reflètent pas les données au niveau de la consommation », explique ce grossiste.
La provenance des poulets que les consommateurs se sont procurés lors des fêtes de fin d’année était que l’intérieur du pays était quasi épargné du covid-19, car ne s’étant pas trop fait sentir « les fermiers y ont travaillé aisément et c’est le cas de la grande ferme d’Agnibilékrou, qui a ravitaillé tout le district d’Abidjan », indique Inoussi Maiga du quartier d’Abobo.
Selon lui, d’autres ravitaillements sont venus du Ghana voisin plus particulièrement de la région de Kumasi, « et vous convenez avec moi qu’il était vraiment normal que le prix de la volaille connaisse une augmentation », précise-t-il, déplorant par la suite le non-respect des commandes de poulets venant des fermes d’Agnibilékrou. « C’était difficile pour les grossistes d’Abidjan. Moi et les autres grossistes que je connais, n’avons pu recevoir que moins de 50% de nos commandes », fait-il remarquer.
Dame, Tenancière de maquis dans la commune de Cocody Simone Kotchi n’en croit pas à ses yeux, elle qui recevait du bon poulet de chair, se retrouve avec « des poussins » qu’elle se procure au prix de deux-mille francs Cfa « combien les revendre avec tant de dépense! », s’exclame-t-elle.