Par Haidmon Kaunan-correspondant /afriquematin.net
« Le mouton se vend cher, la viande de mouton et de cabri ne sont pas à la portée de toutes les bourses ». C’est le constat qui se dégage lorsqu’on se rend dans un marché de bétail, un abattoir ou encore dans une boucherie. Cependant les consommateurs de cette viande prisée se plaignent sans toutefois se demander ce qui explique cette cherté. Enquête.
Le bétail qui se retrouve sur le marché ivoirien provient essentiellement des pays voisins, le Mali, le Burkina Faso, voire le Niger. Le cheptel national étant issu d’un élevage traditionnel est essentiellement consacré à la consommation locale.
Ce qui pose alors déjà problème ; c’est celui du transport, vue la distance qui sépare la Côte d’Ivoire de ces pays pourvoyeurs de bétail. Mais cet aspect ne saurait être une justification sine qua non de la cherté de viande de mouton ou de cabri.
« On a tendance à croire que le racket est la cause de la cherté du bétail. D’ailleurs les choses sont depuis un certain temps entrées dans l’ordre. On ne pouvait pas exclure la thèse mais elle est mineure. De nos jours le bétail coûte très cher au Mali et au Burkina. Cela est lié à l’actuelle méthode alimentaire », révèle Guindo Aliou, président des vendeurs de bétail d’Adjamé, rencontré sur le site sis à l’ancienne casse dudit quartier. Il ajoute également que « la nourriture originelle du bétail, c’est de l’herbe fraîche. Les peaux d’igname, de manioc et ou de banane ne sont que des aliments complémentaires. Or maintenant il n’y a plus de pâturage ni au Burkina ni au Mali. Les forêts galeries qui permettaient de nourrir le bétail n’existent plus. Les aliments qu’on donne aux moutons sont importés. Ils proviennent même pour la plupart de la Côte d’Ivoire », clarifie ce septuagénaire vendeur de bétail, d’origine malienne. Avant d’ajouter qu’il est devenu difficile de nourrir les bêtes. Selon lui, c’est le son de blé qui provient des moulins de farine de Côte d’Ivoire qui est exporté au Burkina en vue « de servir d’aliment artificiel au bétail ». Pour ce qui est du Mali, c’est un produit issu des grains de coton qu’on utilise pour nourrir le bétail.
Le président avait saisi l’occasion pour exprimer le souci permanent des vendeurs de bétail qui ne disposent pas d’espace officiel pour leurs activités. Puisqu’ils sont déjà sommés qu’ils quitteraient le site actuel qui est provisoire. Ce qui semble être un handicap dans la progression de leurs activités. A cet effet, il formule une doléance auprès des autorités gouvernementales de ce pays pour qu’elles se penchent sur leur situation afin de leur trouver un site définitif.