Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Depuis le mois de décembre dernier, on constate une abondance de légumes et de bananes plantain sur les marchés de vivriers d’Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire. A l’exception du gombo et le manioc en provenance de la localité de Bonoua. Notre enquête sur le marché nous a permis de constater que dans quelques jours, une pénurie de vivriers et de légumes, notamment la tomate, les choux et les oignons, se fera sentir à partir dans quelques mois.
Les étals des revendeuses de légumes sont débordés de tomates, d’oignons, d’aubergines, de piments… mais le gombo est devenu une denrée rare. Des stocks de bananes plantain qui pourrissent .C’est le constat qui est fait lorsque vous parcourez certains marchés des communes du district d’Abidjan comme ceux de Cocody, Yopougon et Koumassi. Cependant ces femmes se plaignent du manque criard en manioc appelée « Bonoua » qui porte le nom de localité de provenance.
Djénéba qui nous recevait le jeudi dernier sur son lieu de commerce nous explique « nous ravitaillons à partir du grand marché de la commune d’Adjamé. Actuellement nous avons la tomate, les piments et les oignons à bon marché. Le kilogramme de tomates est compris entre 200 et 250 francs cfa. Le sac de piments est à 17.000 francs. Le kilogramme d’oignon est entre 250 et 300 francs cfa. Mais le gombo, il n’y en a plus, à cause de l’harmattan ».
Elle soutiendra par ailleurs que la tomate en provenance de la région de Bouaké et de Bondoukou commence à manquer. « Les tomates que vous trouvez dans des caisses proviennent du Burkina Faso, contrairement à ce qui provient de la Côte d’Ivoire qui se trouve en carton. Ces produits étrangers qui vont bientôt remplacer les produits nationaux commencent à faire leur entrée sur le territoire ivoirien. Le chou que nous avons actuellement sur le marché provient du Burkina Faso et du Mali. Les oignons de couleur violet qui nous arrivent du Niger et du Burkina Faso sont également en train de remplacer les produits hollandais et marocains », précise la détaillante rencontrée au marché de Deux plateaux dans la commune de Cocody.
En ce qui concerne la banane plantain, au marché de Yopougon, le constat est un peu insouciant, vu que les producteurs et revendeurs ont du mal à conserver le produit qui mûrit et étalé à même le sol.
Malheureusement, on ne parle pas d’abondance partout. C’est le cas du manioc destiné qui est devenu cher comme nous l’explique Maman Mélèdje, commerçante spécialiste de manioc au marché de Koumassi, « le manioc Bonoua est devenu difficile à trouver, en ce moment. Le sac nous revient entre 20.000 et 25.000 francs cfa. Même la pâte fraîche du manioc (placali) est devenue une denrée rare. Au point que nous achetons trois sachets à 1000 francs cfa. Nous sommes en place parce que c’est de ça que nous vivons. Il faut toujours être présente, en bonne comme en mauvaise saison », qui évidemment, craint, à l’instar de plusieurs commerçantes, une augmentation du prix du vivrier pour la cherté sur le marché à partir des mois à venir.
Surtout qu’avec les changements climatiques personne ne maîtrise actuellement les signes de la nature. Malheureusement la technique de conservation des produits vivriers n’est chose aisée, sous nos cieux. A l’exception du gombo, des haricots et les piments, l’aubergine qu’on peut sécher et dont le prix connaît une croissance vertigineuse pendant cette période de disette.