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Mali/Les sanctions de la Cédéao contre la junte diversement interprétées…

Par Sérikpa Djeckou De Sylva/afriquematin.net (djeckoudesylva@gmail.com)

Mis en ligne 14/01/2022– La Communauté Economique des Etats Ouest-Africaine (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), ont infligé le 09 janvier dernier, à l’Etat Malien, des sanctions économiques et diplomatiques. Ceci contre la junte malienne. Des sanctions diversement interprétées par la classe politique.

Face à ces sanctions ciblées contre la junte Malienne, la réaction de Bamako ne s’est pas fait attendre, nous rapporte le site jeuneafrique.com de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Selon le confrère, ces sanctions contre la junte Malienne font suite à la décision du Colonel Assimi Goita, – qui souhaite se maintenir au pouvoir, plusieurs années encore.

Et pourtant, le gouvernement de transition s’était engagé il y a quelques mois, à organiser des élections présidentielles et législatives le 27 février 2022. Une décision dont l’annonce a été faite à la télévision nationale Malienne, par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.

Le président Gbagbo et la reggae star ivoirienne Alpha Blondy ont fustigé l’acte posé par la Cédéao contre le Mali.

L’on constate ainsi, un bras de fer entre la Cédéao et le pouvoir Malien. « Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous régionales ouest-africaines, se fassent instrumentaliser par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués », a ajouté, le porte-parole selon le même site.

Si La Cédéao a décidé de couper son aide financière et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao), tout en maintenant les échanges commerciaux, la transition guinéenne, dans le viseur de l’institution ouest-africaine, a aussi rejeté les sanctions contre le Mali.

Le gouvernement du Président Mamadi Doumbouya a diffusé un communiqué à cet effet à la télévision nationale. La porte-parole du gouvernement de la transition en Guinée, la Lt Colonel Aminata Diallo a déclaré, « le Cnrd tient à informer l’opinion nationale et internationale que la République de Guinée n’a, par conséquent, en aucune façon été associée à la décision du 4e sommet extraordinaire des chefs d’États de la Cédéao en date du 9 janvier 2022, relative aux sanctions prises contre la République sœur du Mali. En conséquence, le Cnrd, affirme que les frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision », peut-on également lire sur le site de Jeune Afrique.

Avec ce communiqué de la Guinée remettant en cause, les sanctions contre le Mali, il y a lieu de préciser que les sanctions relatives à la fermeture des frontières avec le Mali auront moins d’effet, « le Cnrd, affirme que les frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste ».

En Côte d’Ivoire, le PPA-CI du président Laurent Gbagbo « trouve excessives et impertinentes, les mesures de rétorsions prises contre le peuple malien ». Alpha Blondy a dans une vidéo publiée sur YouTube le 10 janvier 2022, s’est indigné contre les sanctions infligées à la junte Malienne par la Cédéao.

Face à ce bras de fer, plusieurs spécialistes de l’économie se demandent si le Mali ne prendra pas la décision de battre sa propre monnaie ? Les prochains jours nous situeront.

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