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Mali/Le Togo accepte une médiation auprès des institutions internationales et régionales

Une importante délégation malienne a achevé mercredi 4 mai une visite de travail de deux jours à Lomé, conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. La délégation a demandé au Togo de jouer les médiateurs entre Bamako et la Cédéao d’une part, ainsi qu’avec la communauté internationale.

Le Mali cherche le soutien de ses voisins face aux sanctions. Depuis début janvier, Bamako est visé par des mesures de rétorsion économique lancées notamment par la Communauté ouest africaine afin de raccourcir la durée de transition alors que les militaires au pouvoir tablent sur une période de deux ans. Mardi, une forte délégation ministérielle (les ministres des Affaires étrangères, de l’Économie et des Transports) s’est rendue au Togo pour demander l’appui de Lomé, dont l’influence au sein de la Cédéao n’est pas négligeable.

Le Mali veut rallier ses voisins à sa cause et renforcer son poids diplomatique, notamment face à la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest.

La délégation a délivré un message du colonel Assimi Goïta. Le chef de la junte malienne demande au président togolais Faure Gnassingbé de « soutenir l’effort de dialogue malien avec la communauté internationale », et de « prendre des initiatives de facilitation ».

Message reçu favorablement. Le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, a présenté le Togo comme un « pays de dialogue », avant d’assurer que le président Gnassimbé était prêt à aider le Mali.

Ce rapprochement n’est pas une surprise. Lomé a depuis le début choisi une position souple à l’égard des putschistes maliens, en refusant des sanctions trop lourdes. Faure Gnassingbé s’était aussi discrètement rendu à Bamako fin janvier pour rencontrer le chef de la junte. Enfin, le Togo appartient depuis février à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales. Le pays confirme là sa bienveillance, notamment face aux sanctions de la Cédéao qui étranglent l’économie malienne, mais qui ne sont pas sans conséquences pour les états voisins.

Le choix du Togo comme médiateur

Le choix du Togo pour renouer le dialogue avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’est pas surprenant : Lomé a un poids au sein de l’institution sous régionale et a toujours prêté une oreille attentive aux paroles du chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, dont l’un des condisciples est un officier togolais proche du président Faure Gnassingbé Eyadéma.

Le président togolais de son côté est l’un des rares chefs d’État de la sous-région à avoir effectué une visite – toutefois rapide – à Bamako pour rencontrer l’actuel président de la transition malienne.

Lors des deniers sommets des chefs de la Cédéao, tenus dans la capitale ghanéenne, les observateurs ont noté que le Togo n’a jamais été partisan de « dures sanctions » contre le Mali. Son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, ne rate d’ailleurs aucune occasion pour plaider publiquement la cause de Bamako. Il effectue de nombreux séjours discrets dans la capitale malienne pour aussi évoquer la crise dans le Nord.

C’est très probablement pour cela que les autorités maliennes demandent désormais au Togo de jouer également les médiateurs avec la communauté internationale, notamment la France, au moment où les relations entre Bamako et Paris sont mauvaises.

Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a expliqué vouloir « trouver un compromis pour sortir le Mali de cette situation et aussi renforcer la stabilité de la région », grâce au Togo.

Source : RFI

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