Le Mali, co-fondateur de la Cédéao et de l’Uémoa, a été sanctionné, injustement, par ces deux organisations sous régionales, désormais, sous la botte de la France. La Cour de justice de l’Uémoa a récemment suspendu ces sanctions, jugées « illégales et illégitimes ». Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, revient, sur les péripéties des deux organisations sous régionales.
Quelle explication donnez-vous à cette situation à laquelle se livrent la Cédéao et l’Uémoa vis à vis des nouvelles autorités maliennes ?
Ce que vous appelez « danse du ventre » de l’Uémoa et de la Cédéao vis à vis des nouvelles autorités maliennes s’explique par plusieurs raisons. D’abord, la décision de la Cour de justice de l’Uémoa qui a, – suspendu les sanctions, injustement, infligées au Mali. Ensuite, parce que, ces sanctions ne figurent nulle part dans la charte de l’organisation sous régionale. Enfin, parce que ces deux organisations sous régionales s’attendent à de grosses surprises de la part des autorités maliennes.
Soyez patient-. « Qui vivra, verra ! » disait un comédien … Ce que je peux vous dire, c’est que l’Afrique et le monde seront surpris de la capacité des autorités maliennes à défendre leur souveraineté nationale et internationale.
Le Mali va-t-il sortir de la Cédéao les semaines ou les mois à venir ?
Je ne suis pas un devin pour répondre à la question. Mais à la vitesse où vont les choses, ce n’est pas impossible.
Et le Franc des colonies françaises d’Afrique (CFA) ?
Les autorités de la Transition n’ont pas encore effleuré la question. Mais, à l’allure où vont les choses, ce n’est pas impossible.
C’est à dire ?
Cela veut dire que tout est possible. Surtout, Avec ces ingérences qui n’en finissent pas. Le Mali est en quête de sa souveraineté, de toute sa souveraineté.
Quelle a été la réaction des Chefs d’Etat de la Cédéao et de l’Uémoa à l’annonce de la suspension des sanctions ?
Que voulez-vous qu’ils disent, après avoir pris, injustement, ces sanctions injustes ?
Un silence de cimetière qui veut tout dire.
Pourquoi le président de la Transition ne s’est-il pas rendu à Accra, après l’invitation, à lui adressée, par ses pairs de la Cédéao ?
Ce sont les Maliens qui lui ont demandé de ne pas se rendre à Accra. Peut-être qu’ils ont leurs raisons. Et le président les a suivis.
Certains compatriotes redoutent un attentat contre le président de la Transition sur place. Pensez-vous que c’est la raison de son absence ?
Possible en effet !
Est-ce la peur de voir votre pays, le Mali quitter ces deux organisations sous régionale qui explique la danse du ventre à laquelle elles se livrent, actuellement ?
Personne ne décidera, désormais, pour le Mali et pour son peuple. C’est lui et pas quelqu’un d’autre. En tout cas, désormais, le Mali se dit prêt à tout. La balle est, désormais, dans leur camp.
Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas fait aucune proposition pour la durée de la transition ?
Je me répète, une fois de plus : personne, ni aucun pays quel qu’il soit ne décidera pour le Mali. Le calendrier proposé par les autorités maliennes a été rejeté. Celui que la Cédéao propose aux Maliens ne leur convient pas. Pour l’heure, nous sommes dans l’expectative. Mais nous, nous ne sommes pas pressés. Avec ou sans sanctions de l’une ou de l’autre organisation sous régionale, nous restons droits dans nos bottes. Nous savons où nous voulons aller. Et personne ne nous contraindra !
Source : Canard déchaîné avec malijet.co et afriquematin.net