Initié par le gouvernement ivoirien, et lancé en 2013, l’opération de construction de logements sociaux connait une fin tumultueuse trois ans après. Il se révèle dans bien des cas que plusieurs promoteurs et opérateurs immobiliers, par des actes peu recommandables, ont tendance à léser certaines couches sociales au profit d’autres. Malheureusement, pour eux le premier responsable en charge du logement et de l’habitat vient de découvrir le pot aux roses en les étiquetant. A en croire la s récente rencontre qui a eu lieu à la salle de conférence de son cabinet, le ministre Gnamien Konan n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger leur légèreté dans l’exécution des chantiers.
« Dans le cadre de vos différentes activités, l’Etat sera désormais très regardant, parce qu’il va se charger de payer les maisons que vous construisez et les redistribuer aux ayant-droit. Evidemment si vous rentrez dans les normes requises et établies, vos réalisations seront prises en compte », leur a-t-il signifié. Pour s’imprégner de la réalité des normes de constructions sollicitées par le gouvernement, le ministre Gnamien Konan a eu l’occasion de visiter hier lundi deux sites de Lotissements à Equipements Modérés (LEM) et des logements sociaux situés à Adiopodoumé, dans la commune de Songon. Ce rendez-vous s’inscrivait dans le cadre de ses visites périodiques aux différents chantiers de l’avancement de la réalisation des travaux et sur la qualité des logements.
Au terme de cette randonnée, Koala Célestin, directeur du Logement et de la copropriété a souligné que, « cette tournée initiée par le ministre consiste à constater l’état d’avancement des travaux relatifs à la construction des logements sociaux, initiés par le gouvernement, dans le but de voir comment permettre la remise des clés à ceux qui ont cotisé pour se procurer un toit , dans un délai raisonnable. Le premier site que nous avons visité, c’est celui des Lotissements à Equipements Modérés (LEM) qui font partie du programme de logements sociaux, mais qui ont la particularité de s’adresser à nos compatriotes qui ont des difficultés pour acquérir, même les maisons à hauteur de 5 millions de Fcfa. Le programme a été conçu pour qu’on mette à la disposition des Ivoiriens des plates- formes dont les coûts varient autour de 2.900.000Fcfa avec des plans types. Il leur appartiendra donc, sur la base de ces plans types d’achever eux-mêmes leurs maisons. Cela va nous permettre d’atteindre les couches les plus défavorisées ».
Le second site visité, donne beaucoup plus de visibilité dans la finition des travaux. « C’est un site qui est achevé, avec toute la viabilisation secondaire terminée. Nous avons fait notre part en faisant venir l’eau et l’électricité, il appartient, avec la disponibilité du promoteur, savoir dans quel délai, nous pouvons remettre les clés aux ayant-droit », fait-il remarquer. Pour lui, l’initiative du ministre est à saluer du fait que l’objectif visé, est de permettre aux Ivoiriens d’acquérir un toit « dans les meilleures conditions par le biais de l’Etat. Et dans les jours à venir, cette initiative sera approfondie et nous aurons l’occasion de bien réexpliquer aux Ivoiriens, comment cette initiative sera mise en œuvre ». S’agissant du crédit promoteur, des facilités d’acquisition sont mises en place pour que les banques puissent accompagner les promoteurs et opérateurs immobiliers « avec les taux d’intérêts les moins élevés possibles », révèle-t-il. Pour Moussa Diarra du groupe CEB, en charge de la réalisation des opérations immobilières socio-économiques du programme présidentiel d’Adiopodoumé de Bassam et de Bingerville, « nous avons eu la chance auprès d’une banque de la place qui a financé toute cette opération. Au niveau de la commercialisation, ça tarde un peu. Nous attendons de l’Etat toutes les commodités possibles afin de livrer les maison ».
Ainsi l’on peut noter en conclusion que les travaux de finition de ces maisons coincent. Il faut rappeler que c’est plus d’une quarantaine de promoteurs et opérateurs immobiliers, nationaux et internationaux, qui accompagnent le Ministère dans la réalisation de cet important programme, car, se loger ou devenir propriétaire d’une maison à Abidjan et ses environs, relève dans bien de cas, d’un parcours du combattant.