C’est une investiture historique, la première fois qu’un chef d’État démocratiquement élu cède sa place à un autre depuis les années 1940. Mais le discours d’investiture de George Weah laisse penser qu’en matière économique il fera appel à de vieilles recettes, qui n’ont pas toujours fait leurs preuves. Le nouveau président a insisté sur le rôle du secteur privé, soulignant que son gouvernement supprimerait les tracasseries administratives qui freinent la création des entreprises. Ça ne sera peut-être pas si simple. Au cours des dernières années, la majorité de la population a peu bénéficié de la croissance économique, qui est pourtant réelle puisque le PIB progressait de 7,5%, bon an, mal an, avant l’épidémie d’Ebola.
Le Liberia est, malgré tout, resté l’un des pays les plus mal en point au monde, si on se fie à l’indice de développement humain des Nations unies. Le président Weah a expliqué lundi, lors de cette crémonie, qu’il ferait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Il a insinué que les fonctionnaires seraient augmentés parce qu’ils méritent, dit-il, un salaire décent. Reste à voir comment le nouveau président pourra augmenter les salaires des infirmières, médecins et enseignants si les finances publiques libériennes restent en priorité tributaires d’aléatoires rentes minières et forestières.
Source : rfi.fr