A Rio de Janeiro,
Exacte au rendez-vous, la foudre a encore frappé. Comme d’habitude. Lancé dans un fantastique défi de réaliser pour la troisième fois d’affilée un triplé olympique 100-200-4x100m, Usain Bolt a peut-être réalisé le plus dur ce dimanche en conservant sa couronne sur la première distance. Peut-être celle sur laquelle il paraissait le plus vulnérable, même si le relais ne dépendra pas que de sa propre performance.
Accueilli par des vivats alors que son plus sérieux rival, Justin Gatlin, recevait des huées, le Jamaïcain n’a pas signé un chrono extraordinaire. Ni même signé une prestation pleine de facilité. Mais ses 9’’81 suffisaient cependant à le faire entrer un peu plus dans la légende, lui qui est le seul, désormais, à avoir trois titres de champion olympique du 100m. Gatlin devait se contenter de la place de dauphin, une fois de plus (9’’89), tandis que le prometteur Canadien Andre De Grasse complétait le podium en 9’’91. 7, Jimmy Vicaut n’aura pas réussi son pari de monter sur la boite.
Gatlin terrassé
Mais investi d’une mission, le Jamaïcain a chassé ses doutes, tout autant que ses rivaux. Dont son plus sérieux contestataire, Gatlin, l’ex-dopé tant pointé du doigt avec l’exclusion de tous les athlètes russes, dopés comme propres. Dès la demi-finale, le monarque absolu de la distance, qui n’a plus perdu une course lors d’une grande compétition internationale depuis huit ans, envoyait un message clair. En 9’’86, le Jamaïcain semait tous ses compagnons, tout en prenant savamment le temps de regarder à droite, puis à gauche avant de finir avec un grand sourire sur les lèvres. Comme un signe, déjà, qu’il était prêt.
«Ces Jeux sont les plus importants pour moi. Je suis à la fois excité et nerveux», confiait-il avant de s’envoler pour Rio. Une nervosité liée à son état physique. Cette année, Bolt n’avait pris part qu’à trois 100 mètres, dont un seul où il passa sous la barre des 10 secondes, en 9’’88 à Kingston. Lors des sélections jamaïcaines, il s’était contenté d’un 10’’15 en quarts de finale, puis 10’’05 en demies avant de renoncer à disputer la finale pour une élongation. Une préparation tronquée, mais dont il est coutumier du fait. A croire qu’il n’aime rien de moins que de surgir au dernier moment pour donner la leçon à ses congénères. Et à Rio, une fois de plus, le maître a démontré que les élèves devraient encore patienter avant de le dépasser…
L’extraordinaire exploit de Van Niekerk
Le Sud-Africain Wayde van Niekerk a survolé la finale du 400 m pour s’offrir le titre olympique en faisant tomber le record de Michael Johnson datant de 1999 (43 »18) ! Le nouveau roi du tour de piste s’impose en 43 »03 devant le coureur de Grenade James Kirani (43 »76) et Lashawn Merritt (43 »85).