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Le siège Mondial de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) transféré en Côte d’Ivoire

Historique ! Le siège de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) va être transféré à Abidjan. La bourse de commerce de Londres est depuis longtemps une des principales plateformes de négociation des matières premières. L’ICCO, lorsqu’elle naquît en 1973, se devait donc d’avoir son siège dans la Capitale de la Grande-Bretagne alors que la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de fève de la planète : 35% du volume mondial en 2014 avec 1,7 millions de tonnes.

Cette décision fut actée lors de la 92 ème session de l’institution, le 24 septembre dernier. Dès son accession au pouvoir en 2011, le président Alassane Ouattara avait inscrit parmi ses priorités ce dossier. Il s’agit d’une décision que le Board de l’ICCO avait déjà prise en 2002. Mais la décennie d’instabilité politique, qu’avait traversée la Côte d’Ivoire, a retardé la mise en œuvre du déménagement du siège à Abidjan. Pour démontrer son effort, la Côte d’Ivoire a accueilli, en novembre 2012, la première Conférence Mondiale sur le Cacao. Elle a permis d’adopter l’Agenda Global du Cacao c’est-à-dire identifier les stratégies pour relever les défis auxquels la filière cacaoyère sera confrontée. La périodicité biennale de ladite conférence l’a emmené à Amsterdam (Pays-Bas) en 2014 et la prochaine assemblée aura lieu à Punta Cana (République Dominicaine) en 2016.

Cette victoire ivoirienne est le fruit d’un intense travail de lobbying et de négociation impulsé par le gouvernement de SEM Alassane OUATTARA et surtout de son Ministre du Commerce Jean-Louis Billon ; monsieur Jean-Marc Anga Directeur Exécutif de l’ICCO et enfin monsieur Aly Touré, Représentant Permanent de la Cote d’Ivoire auprès des Organisations Internationales des Produits de Base. En effet le cartel du cacao est composé de deux groupements : d’un côté les 18 pays exportateurs et de l’autre les 29 pays importateurs. Non seulement, il a fallu convaincre cet aréopage du bien-fondé du transfert du siège à Abidjan. Et surtout faire montre d’une stabilité politique sur le long terme. Pour cela, la décision finale était tributaire de l’indice général de sécurité, l’indicateur de l’ONU. Pour le cas d’espèce, cet indice devait être inférieur ou égal à 2.

Dès la 91ème session de l’ICCO de mars 2015 à Abidjan, le premier ministre Daniel Kablan Duncan a préparé le terrain pour mieux rassurer les membres de l’organisation internationale. Le gouvernement ivoirien était déjà prêt à mettre à la disposition de l’ICCO des bureaux d’une superficie de 1.200 m² en attendant la construction d’un nouveau bâtiment sur un terrain de 10.000 m², alloué par ses soins. Ce que le ministre du Commerce Jean-Louis Billon tend à confirmer en fixant le déménagement définitif pour mars 2017.

Aussi symbolique soit le fait d’obtenir un siège d’une organisation internationale dans sa capitale, la Côte d’Ivoire souhaite désormais faire entendre sa voix au chapitre du cacao. Car la filière cacao est d’une importance vitale pour l’économie ivoirienne ; elle pèse 8% du PIB, plus de la moitié des exportations. Bref, c’est une poule aux œufs d’or dont le cours mondial de 3.200$/tonne est en hausse de 20% par rapport au premier trimestre ; alors que le cours des autres matières premières baissent ou stagnent. Une raison à cela, la Chine, devenue une grande consommatrice de la fève, tire la demande mondiale vers le haut. Du côté de l’offre, les pays producteurs sont confrontés à un problème structurel récurrent : une atomisation de la production chez les paysans et l’exportation directe de la fève brute. Cette situation provoque un déséquilibre sur la part de revenus qui revient aux pays producteurs qui se contentent de 5% des recettes alors que les intermédiaires et l’industrie en aval de la filière se taillent la part du lion.

Malgré tout, la Côte d’Ivoire est face à un dilemme : perdre le contrôle de la production tout en améliorant les chaînes de valeur. Car augmenter la production signifie accepter que les sociétés industrielles occidentales injectent des capitaux pour remonter plus en amont de la filière. En d’autres termes, ces dernières vont faire de la production extensive à grande échelle ; installer des usines de transformation in-situ. Ce qui permettra d’améliorer le taux de transformation qui est actuellement de 35% pour un objectif de 50% en 2020. Les avantages de cette transformation sont les suivants : les produits semi-finis et finis augmentent ainsi que la valeur ajoutée pour le pays producteur et favorisent également la création d’emplois.

Source : Abidjan.net

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