Par Christiane Djahuié – Afrique Matin.Net
L’histoire récente de la Côte d’Ivoire a toujours entretenu des relations conflictuelles avec la politique. J’en veux pour preuve entre autres, la crise post-électorale de 2010-2011 qui s’est soldée par 3000 morts officiellement. Laurent Gbagbo avait alors affirmé avec détermination qu’on lui avait volé sa victoire.
Son cri de cœur n’a pas été entendu par le Pdci qui filait à l’époque le parfait amour avec le Rdr au sein du Rhdp, la coalition des houphouétistes dont il était l’un des fondateurs. L’histoire se répète toujours deux fois, dit-on. Aujourd’hui, celui qui conteste les résultats des élections (locales du 13 octobre dernier), ce n’est pas Laurent Gbagbo, mais bien le Pdci.
La décision prise par Henri Konan Bédié, il y a quelques mois, de retirer le Pdci du Rhdp pour se consacrer entièrement à son parti en vue de la présidentielle de 2020, a mis fin à la bonne entente entre le président du Pdci et son jeune frère Alassane Ouattara, laissant ainsi la place à une farouche rivalité publique. Cela s’est traduit en partie par les remous que nous avons constatés ce dimanche dans les circonscriptions du Plateau et de Grand-Bassam, Port-Bouët, etc. Sur les traces de Laurent Gbagbo ?
Ce qu’il faut noter dans la gestion des anomalies constatées après le scrutin par le Pdci, c’est la tendance à reprendre à son compte des slogans, voire des idées (« oh honte », « devant c’est maïs ») lancés par Simone Gbagbo ou par des militants du Fpi, qui pourrait être considérée comme du populisme. Le parti de Bédié va plus loin en faisant des allusions sur la probable victoire de Laurent Gbagbo à l’issue de la présidentielle de 2010-2011 et en invitant ses militants à manifester dans la rue contre la forfaiture dont il a failli être victime.
Nous espérons voir à travers tous ces actes, le renouveau du plus vieux parti qui le conduira à l’avenir à mieux choisir ses alliés. Comme nous l’avons signifié plus haut, l’histoire s’est répétée mais avec une issue plus heureuse pour certains candidats du Pdci. En effet, les contestations du représentant du Pdci au Plateau ayant abouti, nous faisons l’économie d’une crise inutile, qui aurait mis à mal la cohésion sociale déjà très fragile.
Nous espérons que celles qui ont lieu présentement dans d’autres localités connaitront la même fin afin d’épargner à la Côte d’Ivoire, des traumatismes et meurtrissures liées aux élections. Pourquoi ne pas rêver de voir (soyons fous) toutes les filles et les fils de ce pays jeter aux orties leurs différences et incompréhensions, pour éviter à la Côte d’Ivoire un 2011 bis en 2020.