Des milliers de Kényans étaient réunis mardi matin dans un stade du centre-ville de Nairobi pour rendre un dernier hommage à l’ancien président Daniel arap Moi, décédé le 4 février à l‘âge de 95 ans.
La dépouille de l’ex-chef d’Etat a été exposée au public pendant trois jours au parlement. Mardi matin, le cercueil recouvert du drapeau kényan a quitté la présidence de la République pour rejoindre le stade Nyayo, encadrée par plusieurs dizaines de militaires en tenue d’apparat.
La cérémonie a débuté en présence du président Uhuru Kenyatta par l’hymne national dans un stade rempli de citoyens lambda et de personnalités étrangères.
Peu après, la dépouille de Daniel arap Moi a fait son entrée dans l’enceinte sportive, flanquée de deux rangées de soldats et accompagnée par une fanfare militaire, sous un soleil radieux.
M. Moi a dirigé le Kenya d’une main de fer entre 1978 et 2002, après avoir succédé au père de l’indépendance Jomo Kenyatta – lui-même père de l’actuel président Uhuru Kenyatta – à la mort de celui-ci en 1978.
Plusieurs chefs d’Etat africains assistaient à la cérémonie, parmi lesquels le Rwandais Paul Kagame, le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh, l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde et le Sud-Soudanais Salva Kiir.
Le corps de l’ancien président sera finalement inhumé mercredi dans sa région natale, à Kabarak, à quelque 220 km au nord-ouest de Nairobi.
Président diversement apprécié
Les télévisions kényanes retransmettaient en direct ces funérailles nationales sous les bannières “Le dernier salut” pour Citizen TV et “Adieu, 1924-2020” pour la chaîne publique KBC.
Hormis les abords du stade, les rues habituellement congestionnées de Nairobi étaient clairsemées, mardi ayant été décrété jour férié.
Le décès de l’ancien président est diversement apprécié dans le pays : si certains se sont massés au stade dès l’aube pour témoigner leur respect, d’autres se souviennent d’un dirigeant qui a longtemps inspiré la peur et dont le régime a été synonyme de musellement de toute dissidence, de torture, détentions arbitraires et corruption.
Son long règne a été marqué par le durcissement d’une répression que maniait déjà Jomo Kenyatta. Un système de parti unique a été instauré en 1982. Le multipartisme n’a été rétabli qu’en 1992 sous la pression du clergé, de la société civile et de la communauté internationale.
Mais il est aussi crédité d’avoir su maintenir le Kenya au petit nombre des États d’Afrique de l’Est en paix dans les années 1990 alors que d’autres sombraient dans le chaos (Rwanda, Burundi, Somalie).
AFP