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Laurent Gbagbo souhaite que son procès s’ouvre à Abidjan

Abidjan et Arusha. Ce sont les lieux proposés par Emmanuel Altit pour l’ouverture du procès contre son client, Laurent Gbagbo, devant la Cour pénale internationale (CPI).

Par Maxence Peniguet

C’est lors d’une conférence de mise en état dans l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale, le 25 septembre 2015, que la défense de l’ancien président ivoirien a fait la demande orale (elle avait été faite à l’écrit la veille) de faire les déclarations d’ouverture du procès contre son client à Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire.

Pour Emmanuel Altit, l’avocat principal de Laurent Gbagbo, il s’agirait :

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Si une telle opération en Côte d’Ivoire ne pouvait avoir lieu, la défense de Laurent Gbagbo propose qu’elle prenne place à Arusha, en Tanzanie, qui accueille le Tribunal pénal international pour le Rwanda et qui posséderait donc les infrastructures nécessaires. Aussi, si la présence physique des accusés serait la bienvenue, elle ne serait pas forcément obligatoire.

La défense de Charles Blé Goudé, dirigée par Geert-Jan Alexander Knoops, ne s’oppose pas à l’ouverture du procès à Abidjan.

Une proposition confuse et irréaliste

La répresentante légale des victimes, Paolina Massidda, s’est, elle, montrée confuse. « En avril 2015, la défense de Gbagbo déconseillait la tenue d’audiences sur place. C’est dans le transcript du jour, page 23, ligne 11-15 », a-t-elle dit en substance, faisant référence à une conférence de mise état qui a eu lieu au printemps. Une manière de dire que la défense de Gbagbo avait subitement, à l’approche du procès, changée d’avis.

Paolina Massidda aimerait pourtant bien voir une telle ouverture de procès en Côte d’Ivoire. Mais pour elle, ce n’est pas réaliste pour le 10 novembre 2015, pour deux raisons : la logistique ne pourrait pas être déployée à temps et, en cas de second tour à l’élection présidentielle, l’ouverture du procès entre les deux tours pourrait être dangereuse.

Une position proche du bureau de la procureure qui souligne de plus qu’une telle opération à Arusha n’aurait pas vraiment d’intérêt, la Tanzanie étant éloignée de la Côte d’Ivoire.

Le greffe de la Cour pénale internationale, qui aurait à gérer toute la logistique relative à l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en Afrique, a laissé savoir que ça ne serait sûrement pas possible pour Abidjan en respectant la date du 10 novembre, mais qu’il pouvait voir pour Arusha.

Les parties devraient maintenant rapidement répondre par écrit à la demande de la défense de l’ancien président ivoirien. Il ne restera plus qu’aux juges de prendre une décision.

 

À l’heure où nous publions cet article, les documents relatifs à la demande d’ouverture du procès à Abidjan ne sont pas (encore) en ligne sur le site de la CPI. Nous mettrons à jour les informations si nécessaire.

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