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Journée Internationale des Personnes Disparues: les Guébié réclament toujours le corps de Cragbé Gnagbé, 47 ans après le génocide.

Par Sérikpa Djeckou De Sylva – Afrique Matin.Net

Il y a Quarante-sept ans que Jean Christophe Cragbé Gnagbé, le leader du Parti National (PANA), homme politique ivoirien des années 1960 est porté disparu. Beaucoup d’Ivoiriens mais particulièrement les parents de cet intellectuel engagé qui réclama en Côte d’Ivoire la démocratie dès les premières heures de l’indépendance s’interrogent encore sur ce qu’est devenu l’homme.

L’Organisation des nations unies (ONU) a dédié la journée du 30 aout aux personnes victimes de disparition forcée. « Alors qu’elles étaient très répandues au sein des dictatures militaires, les disparitions forcées sont aujourd’hui perpétrées dans des situations complexes de conflit interne, en particulier comme moyen de répression politique des opposants », indique l’ONU. Quant au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il évoque : « une tragédie humanitaire qui se poursuit dans l’indifférence ».

En Côte d’Ivoire, les conditions de la disparition des hommes politiques comme Ernest Boka, Dignan Bally restent encore floues.  Si les premiers ont eu droit à des sépulcres, ce n’est pas le cas de Biaka Boda, Cragbé Gnagbé dont les faits tardent à être élucidées. Selon Patrice Gnadja le neveu de Cragbé Gngbé, c’est lors des événements de 1970 alors, qu’il réclamait l’application de l’article 7 de la constitution que le leader du Pana a été arrêté. « Nous étions des gamins. Mais nous avons vu Ouassena Koné Gaston arrivé à Gaba aux environs de 7 heures. Le village n’était peuplé que d’enfants et de vielles personnes. Les autorités militaires ont invité ces populations apeurées à l’école du village. Et c’est là que Cragbé Gnagbé a été présenté à ses parents. Menotté, bastonné et humilié, il avait été véhiculé dans toute la région de Gagnoa par Ouassena Koné et Léon Konan Koffi. Et depuis ce jour, plus de nouvelles du leader. Est-il mort ? Si oui qu’on ramène le corps ou ses restes à ses parents »,

Titulaire d’un Doctorat de 3e Cycle en Science Politique soutenu en 1963 au Centre des Hautes études sur l’Afrique et l’Asie Modernes de Paris (CHEAM), Kragbé Gnagbé devrait être considéré par ses pairs comme un modèle. Comme les assassinats de Lumumba, N’kruma, Tomas Sankara, Kadhafi et autres, le cas Cragbé Gnagbé doit également interpeller toute la classe politique africaine et surtout ivoirienne pour que justice soit faite.

 

 

 

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