Enquête réalisée par Haidmond Kaunan- correspondant/afriquematin.net
C’est le boom dans le secteur de l’hôtellerie en Côte d’Ivoire. Après la crise post-électorale, la capitale économique Abidjan est devenue une destination privilégiée pour des investisseurs et autres opérateurs hôteliers. Tous se donnent les moyens pour conquérir le marché. Mais qu’est ce qui fait courir ces faiseurs de plaisirs? Enquête !
Près de 120 établissements hôteliers de haut et moyen standing avaient été agréés entre 2012 et 2014 pour un total d’environ 2000 chambres, représentant des investissements globaux d’environ 140 milliards. Et la dynamique s’était poursuivie jusqu’en 2015. Des grands chantiers de construction d’hôtels de haut et moyen standing d’une à cinq étoiles d’une capacité de 80 à 300 chambres ont été achevés ou sont en voie de l’être. Il s’agit entre autres du Palm-club à Cocody,côté Lycée technique et l’établissement hôtelier Teylium Seen,dans la commune du Plateau. Les complexes hôteliers du groupe Azalaî à Marcory, Radisson Blu dans la zone aéroportuaire à Port-Bouet…sont autant de réalisation qui démontrent l’intérêt des investisseurs dans l’hôtellerie en Côte d’Ivoire.
Même les anciens sur le marché ne sont pas indifférents à cette concurrence. A preuve le groupe français Accor a décidé de relancer ses investissements. Leader de l’hôtellerie en Côte d’Ivoire avec cinq établissements à Abidjan (Sofitel, Hôtel Ivoire, Pullmann, Novotel, Ibis Plateau et Marcory), Accor a rénové et étendu les capacités d’accueil de ses établissements. Le golf hôtel n’est pas resté en marge de ces projets de réhabilitation. La réhabilitation et l’extension de l’Ivoire golf-club sont en cours. Cet hôtel disposera désormais de 250 à 300 chambres, cinq étoiles. Le parcours du golf n’échappera pas à la règle. Il est prévu la construction d’un hôtel de 150 chambres avec un môle.
L’intérieur du pays n’est pas en reste, avec la réhabilitation de la Baie des Sirènes de Grand- Béréby. Le ministre du tourisme avait lancé en septembre 2015 un projet innovant et ambitieux dénommé « Relais paillotte ». Qui est un genre de lodge à vocation rurale avec une architecture locale mais à l’intérieur c’est un hôtel trois étoiles très confortable avec des standards minimums selon des critères internationaux. Plus d’une centaine d’ivoiriens ont été formée dans le tourisme et l’hôtellerie au Maroc grâce à des accords de coopération avec le royaume chérifien pour travailler dans ces hôtels et offrir le meilleur des services aux touristes, indique-on de source officielle.
Mais qu’est ce qui fait courir ces investisseurs pour le secteur hôtelier en Côte d’Ivoire ? « La Côte d’Ivoire est une bonne carte à jouer. Elle a un taux de croissance le plus élevé en Afrique. La paix est revenue. La sécurité aussi. Le climat des affaires s’est amélioré, comme l’atteste d’ailleurs le classement Doing Business qui positionne ce pays parmi les meilleurs au monde en termes de facilitation et de création d’entreprise. Aussi le visa d’entrée en Côte d’Ivoire peut-il s’obtenir désormais à l’aéroport d’Abidjan, facilitant ainsi la tâche aux touristes. Un code de tourisme a été également mis en place pour favoriser l’investissement dans le secteur. Le retour sur investissement est garanti par les opérateurs. » Soutient Alhassane Bassolé, directeur de la communication au ministère du tourisme.
De source officielle, il est indiqué que les touristes affluent et cela encourage les investisseurs. Déjà pour fin 2014 les statistiques du gouvernement révélaient que 470.869 touristes étrangers avaient été enregistrés contre 269.000 en 2011. Soit un taux de croissance moyen de 43% dans la période 2011à 2014. L’objectif du ministre Roger Kakou d’atteindre les 500.000 visiteurs en 2015 avait été au-delà.
Sauf que les hôtels sont occupés généralement par des clients qui viennent prospecter le marché en vue de s’implanter. C’est à dire des touristes d’affaires or la Côte d’Ivoire attend des touristes de culture ou de vacances.