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Guinée-Bissau : l’ONU juge « cruciale » la nomination d’un Premier ministre

Des représentants de l’ONU en Afrique de l’Ouest ont jugé “cruciale” la nomination rapide d’un nouveau Premier ministre par le président de Guinée-Bissau José Mario Vaz pour mettre fin à la crise que traverse le pays depuis près de quatre ans et alors que le FMI a souligné la fragilité de ses finances publiques.

La Guinée Bissau traverse une crise politique depuis le limogeage en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a conduit le pays à l’indépendance et dont M. Vaz est également issu.

Réunis vendredi à Bissau en session annuelle, les chefs des missions de maintien de la paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest, “ont exhorté tous les partis politiques représentés à l’Assemblée populaire nationale à collaborer de manière constructive pour permettre à cet organe législatif de se concentrer sur les priorités post-électorales”, selon un communiqué.

“En outre, ils ont souligné que la nomination rapide d’un nouveau Premier ministre par le président de la république est cruciale” et appelé à la tenue “avant la fin 2019” de l‘élection présidentielle.

Organisées le 10 mars, des législatives n’ont pas permis de sortir de l’impasse. Depuis que la reprise des travaux parlementaires, les débats achoppent sur l’attribution du poste de deuxième vice-président de l’Assemblée, condition préalable à la composition du gouvernement.

Budget sous pression

Le PAIGC et ses alliés s’opposent à l‘élection au poste de deuxième vice-président de Braima Camara, coordonnateur du Madem G15, une formation dissidente du PAIGC, qui n’entend pas proposer un autre candidat et a déposé plainte.

Un bureau provisoire de l’Assemblée a soumis au président la proposition du PAIGC, qui a mis en place une coalition majoritaire, pour la nomination de Domingos Simoes Pereira au poste de Premier ministre.

Interrogé sur la tenue de la présidentielle lors d’une conférence de presse, M. Vaz, dont le mandat s’achève le 23 juin, a expliqué vendredi que “pour pouvoir organiser des élections, il est nécessaire d‘écouter le gouvernement et les partis politiques” et que dans le contexte actuel, il ne pouvait pas fixer de date “tant que ces instances ne se seront pas prononcées”.

“La situation budgétaire de la Guinée-Bissau reste sous tension”, a indiqué vendredi le Fonds monétaire international (FMI), en soulignant qu’“en raison de dépenses plus élevées que prévu, le déficit public au début de 2019 a largement dépassé l’objectif budgétaire”.

“Une combinaison de mobilisation accrue des recettes, de maîtrise des coûts et d’identification de financements supplémentaires sera nécessaire pour réduire le déficit, garantir les obligations salariales et autres, ainsi que des augmentations soutenables de la dette publique”, estime le FMI, alors que les fonctionnaires et enseignants ont observé la semaine dernière une nouvelle grève de trois jours pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires.

AFP

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