Après la campagne « zéro grossesse en milieu scolaire », initiée par le ministère de l’éducation nationale, en 2014, campagne qui d’ailleurs a montré ses limites enregistrant plusieurs cas de grossesse en milieu scolaire pour l’année 2015. «Prends le contrôle de ta vie » est le thème d’une autre campagne menée par l’agence ivoirienne de marketing social (AIMAS).Pour www.afriquematin.net, Touré Béatrice, communicateur de cette structure, fait le point.
Pourquoi avez-vous introduit la campagne de prévention du VIH/sida et des grossesses non désirées chez les jeunes dénommée Campagne Jeunes « Prends le contrôle de ta vie. » ?
Tout d’abord, depuis longtemps, le combat de l’Aimas est d’amener les jeunes à être responsable sexuellement afin d’éviter les grossesses non désirées en milieu scolaire et rural. Malheureusement, notre combat n’a pas été compris de tous. Il y a eu un moment où le milieu éducatif, nous a interdit de mener nos campagnes dans les établissements « nous ont voudrais parler d’abstinence parce que ce sont des jeunes », disait-il. Hélas, le constat amer s’est présenté devant le ministère qui a donc compris que l’abstinence n’était pas la seule méthode pour éviter les grossesses non désirées mais qu’en plus de l’abstinence, il fallait ajouter d’autres ingrédients tels que la fidélité et le port systématique du préservatif. C’est ce qui nous a amenées avec le soutien du ministère a initiée cette campagne en l’endroit des jeunes.
Qui est concerné par cette campagne ?
La campagne s’adresse de façon générale aux jeunes hommes et jeunes femmes en milieu urbain, scolarisés ou non, célibataires, âgées de 15 à 24 ans sexuellement actifs.
Quels sont les différents axes de cette campagne ?
Cette campagne jeune s’articule autour de deux axes essentiels que sont la prévention du VIH/Sida et la prévention des grossesses non désirées.
Quel est l’objectif de cette campagne ?
La campagne Jeune « Prends le contrôle de ta vie. » a pour objectif général d’accroître l’utilisation des préservatifs chez les jeunes de 15-24 ans en milieu urbain, sexuellement actifs. Aussi, cette campagne à des objectifs spécifiques, notamment accroître la perception des risques liés aux grossesses non désirées, et à l’infection du VIH, renforcer l’efficacité personnelle des jeunes pour l’utilisation correcte et systématique des préservatifs lors des rapports sexuels à risques et améliorer les connaissances des jeunes sur la double protection des préservatifs en matière de prévention des grossesses non désirées et du VIH/Sida .
Quelles sont les stratégies de communication que vous avez mises en place pour cette campagne ?
Pour cette campagne, nos stratégies de communication se résument en 3 points, la communication Mass-média et hors média, la communication interpersonnelle et l’utilisation des TIC. Concernant la communication Mass-média et hors média, nous avons mis l’accent sur la télévision et la radio qui diffuse des spots. En plus des spots télévision et radio, nous diffusons une série télévision et des sketches radiophoniques portant sur des thèmes en relation avec le quotidien des jeunes. Pour la communication interpersonnelle, nous menons des activités avec des communicateurs de l’Aimas, les animateurs communautaires et des éducateurs des établissements secondaires. Cette communication est marquée par des causeries éducatives ou discussions dirigées en petits groupes dans les écoles et groupements de jeunes , suivi de démonstration du port correct de préservatif et de projection de film. Enfin, vient l’utilisation des TIC , à travers les réseaux sociaux et notre plate-forme Sms qui ont pour objectif d’assurer la mobilisation des jeunes autour de la campagne en les incitant à participer à la vie de notre campagne et de faire en sorte qu’ils en discutent et en parlent autour d’eux.
Que doit-on retenir de ses 3 années de campagne?
Nous avons commencé la campagne avec cinq (5) établissements secondaires, mais aujourd’hui nous en sommes à huit (8) au niveau de Daloa, trois (3) à Issia et trois (3) autres à Vavoua. Parmi, ceux-ci cinq (5) ont été prétextés et le résultat est plus que positif. Nous sommes passés dans certains établissements et avons enregistré une baisse allant de douze (12) cas de grossesse à cinq (5) cas, de vingt deux (22 ) à 8 cas. Nous cherchons à atteindre notre objectif final qui est de zéro cas de grossesse.
Quelles sont donc vos perspectives ?
Nos perspectives sont tout d’abord d’amener les jeunes à être responsable sexuellement et des actions qu’ils posent dans leur vie. Aussi, nous voulons étendre la campagne à un nombre important d’établissements scolaires et avoir beaucoup plus de partenaires pour étendre la campagne à d’autres régions afin que tous les jeunes bénéficient de cette campagne.
Quel message pouvez-vous lancer à l’endroit des de la jeunesse ?
J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier nos partenaires financiers notamment la banque allemande pour le développement (la Kfw) , l’Usaid et l’agence française de développement, ainsi que les encadreurs, les systèmes techniques de l’Education scolaire pour leur disponibilité et adhésion à cette campagne qui ont compris que c’est ensemble, nous allons bouter le VIH et les grossesses non désirées en milieu scolaire.