Chers frères et sœurs, Hommes et femmes de bonne volonté, A l’occasion de notre 105ème Assemblée Plénière dans le diocèse de Katiola, nous, Evêques catholiques de Côte d’Ivoire, marquons notre inquiétude devant les évènements sociaux qui secouent notre pays : mécontentements des militaires, grèves des fonctionnaires et agents de l’Etat.
En effet, force est de reconnaître qu’un malaise social persiste au sein de la population.
Des sentiments de frustration et de révolte habitent encore les cœurs de nombre d’ivoiriens.
Les procès en cours, loin d’apaiser les esprits, suscitent des passions et des inquiétudes. Certains de nos compatriotes sont encore injustement détenus en prison et d’autres vivent en exil, loin du pays.
Beaucoup de combattants et militaires impliqués dans les crises successives qui ont secoué notre pays ne sont pas sereins, quant à leur avenir.
De nombreux jeunes qui avaient espéré une vie meilleure en s’engageant aux côtés des politiciens expriment de plus en plus leur déception et leur amertume. Tout ce climat délétère, si nous n’y prenons garde, risque de compromettre gravement tous les acquis enregistrés, fruits de nos efforts.
C’est pourquoi nous invitons instamment toutes les composantes de la société ivoirienne à se retrouver autour d’une même table pour débattre de toutes les questions relatives à la sécurité, à la cherté de la vie, au chômage des jeunes, aux conditions de travail, à la situation salariale, etc.
A vous, nos gouvernants, Nous vous remercions pour tout ce que vous faites pour le développement de notre pays, mais nous demandons qu’un effort de plus soit fait en vue de la redistribution des fruits de la croissance, d’une justice équitable et de la facilitation du retour des exilés, avec des garanties de sécurité pour tous.
Nous vous exhortons à travailler sans relâche à la paix véritable par une réconciliation sincère de tous les fils et de toutes les filles de la Côte d’Ivoire.
Vous avez certes permis la libération de prisonniers et le retour au pays de plusieurs exilés, mais nous vous encourageons à faire davantage pour parvenir à la mise en liberté de tous les détenus des crises militaro-politiques qui se sont succédées dans notre pays.
A vous, nos compatriotes, Nous comprenons et nous partageons vos souffrances et vos angoisses.
En effet, depuis de nombreuses années, vous espérez légitimement pour vous-mêmes et vos progénitures, une vie meilleure et vous ne voyez rien poindre à l’horizon. D’où le front social en ébullition.
Devant cet état de fait, nous vous demandons de ne pas céder à la tentation de la violence comme moyen de revendication, mais d’accueillir le dialogue dans la justice et la vérité comme voies de règlement des problèmes sociaux et économiques.
Ainsi vous pourrez offrir à la Côte d’Ivoire, la chance d’avancer sur le chemin de la prospérité pour tous. Nous vos Pères Evêques, nous nous rendons disponibles pour accompagner ce processus de dialogue et de réconciliation et le soutenir dans la prière.
A vous chers fils et filles en Christ, Comme vous le savez, Dieu est le principe de toute paix et de toute réconciliation.
Nous vous recommandons d’observer avec nous, trois jours de jeûne et de prière à partir du mercredi 25 janvier pour la paix sociale.
Une messe sera célébrée le Dimanche 29 janvier 2017 dans toutes nos paroisses, à l’issue de ce triduum de jeûne et de prière.
Puisse la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix, accorder la grâce de la paix à notre pays.
Fait à Katiola, le 22 janvier 2017.
Vos Pères Archevêques et Evêques de Côte d’Ivoire.