Enquête réalisée à San Pedro par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Autrefois adoré comme Dieu protecteur par les Pli- Hiéhoué , habitants de l’ancien site du village de Nando, dans la sous-préfecture de Grand Bereby, Djrihon, un rocher de plus de 10 ha qui vaut 90 milliards de Francs CFA divise trois tribus. À qui appartient ce rocher qui intéresse des opérateurs économiques miniers israéliens?
Djirihon , c’est le nom fétiche d’un rocher de plus de 10 ha Il est situé sur l’axe Adjamene-Takoro-Ouro, précisément à 100 mètres de l’ancien site du village de Nando désormais délocalisé sur la voie internationale reliant les départements de Tabou et San Pedro et appelé actuellement Adjamene , né de la fusion de trois familles. Le village d’Adjamene, situé à 40 km de Grand Bereby relève de cette circonscription et du département de San Pedro.Il est né de la fusion de trois familles dont les Pli-Hi Houé, originaire de Nando, les Gbéli et les Youhouweh venus de Baike au nord.
Depuis la découverte de ce rocher de plus de 10 ha par des explorateurs israéliens qui veulent exploiter ce site riche en minerais à coup de 90 milliards, il est devenu l’objet de lutte en vue de la paternité du site. Les autorités préfectorales et sous préfectorales ont été saisies pour le règlement du conflit, mais à ce jour, les palabres ne sont pas prêts d’être terminées.
À la question du Sous-préfet de Grand Bereby, Koné Kapié, de savoir à qui appartient Djirihon, ce rocher qui divise Klé Gnessoi, le chef de tribu Pli, composée des trois familles Hié Houé, Gbéli et Youhouweh, répond, « le rocher appartient à la famille Pli- Hié Houé ancien occupant de l’ancien site de Nando, mais Nemlin Honoré, le chef de Takoro revendique sa paternité.
Le chef du canton Menole, Gosso Lazare de la tribu Bissi, reconnaît également que « le voisin immédiat de Menole c’est les Pli- Hié Houé, habitants de l’ancien site de Nando ». Et au nom des descendants des Pli- Hié Houé, Djiro Pierre rétorque, «le rocher Djirihon qui est à 100 mètres de l’ancien site de Nando était le Dieu protecteur de nos ancêtres qui l’adoraient. C’est la raison pour laquelle il était un tabou pour nous de voir apparaitre des bœufs dans le village. Etant les seuls à savoir communier avec nos Dieux pour conjurer la profanation liée à l’apparition de ces animaux, il a fallu que nous fassions ce sacrifice afin que nous puissions avoir la présence des bœufs aujourd’hui à Adjamene où nous nous sommes délocalisés. Mais à cause des milliards qui sont annoncés par des opérateurs économiques israéliens, les deux autres familles qui vivent avec nous à Adjamene et les tribus Goué, Pie et Bissi veulent l’isoler pour s’emparer du site ».
A cet effet, et contre toute attente, le chef de la tribu Bissi, Menole et le chef de la tribu Pie, Tchobo Hino, font une proposition au sous-préfet, « nous sommes tous des frères, mettons-nous donc ensemble pour bénéficier – de ces fonds ».
A cette proposition, Djiro Pierre de Nando a réagi ainsi, « à vos risques et périls. Vous êtes libres de vous décider. Mais je refuse de signer, car ce rocher ne peut appartenir à tout le monde à la fois ».
En l’absence de Djiro Pierre de Nando qui est devenu isolé, les chefs des autres tribus avaient désigné Tagnon Djiro, un homme au fait de la tradition et chef du village de Gabiadji, dans le département de San Pedro pour conjurer les mânes des ancêtres du rocher et faire des prises de vue. .Mais le chef de village de Gabiadji a révélé aux autorités que les prises de vues ont échouées et dans une vision une femme lui aurait dit que sans l’approbation de Djiro Pierre aucune exploitation du site n’est possible.
À en croire le Sous-préfet de Grand Béréby, voilà six mois que règne un statut quo cette fameuse affaire de rocher qui vaut 90 milliards. Vont- ils trouver un terrain d’entente en vue de l’exploitation de cette « mine d’or ? ».