Les politiciens ivoiriens sont aujourd’hui pris dans l’étau d’une certaine inconséquence. Kablan Duncan, celui même qui incarnait le miroir de la cité balnéaire vient de se mettre dans une posture difficile à déchiffrer. Il est interpellé par un fils de sa région dans cette lettre ouverte.
J’ai décidé ce jour de m’adresser à vous M. le vice Président et cher ainé Daniel Kablan Duncan, parce que je reconnais en vous l’un de ces plus grands instruments de division car aujourd’hui vous apparaissez comme le principal pourfendeur de mon parti, parti dont vous vous réclamez d’ailleurs encore, le Pdci-Rda. Je vous interpelle spécifiquement, car je suis comme vous, originaire de Grand Bassam et je suis particulièrement peiné quant à vos actions et votre positionnement actuel.
Les ivoiriens vous suivent peut être de loin mais nous qui avons été longtemps vos suiveurs, nous savons d’autant mieux qui vous êtes réellement et pensons aujourd’hui de notre devoir de dire ici certaines vérités, afin que vous ne parveniez pas à séduire les plus faibles parmi nos braves militants, avec votre mouvement PDCI Renaissance. D’ autre part il n’est plus un secret pour grand monde que vous nourrissez, vous aussi, comme nombre des cadres de la mouvance à laquelle vous appartenez maintenant, des ambitions présidentielles. Toutes choses qui nous poussent aujourd’hui à vous interpeller afin que vous vous ressaisissiez si cela est encore possible.
En 2014 alors premier ministre vous aviez procédé aux travaux de lancement de la réhabilitation de l’ancien palais de justice. Aujourd’hui cinq ( 5 )ans après toujours rien, cet édifice à l’abandon continue de se mourir. Fait du hasard ou volonté égoïste, je ne saurais vous en accuser sans saisir les desseins de votre cœur, les travaux de bitumage s’était arrêtés pile-poile à votre domicile…
En 2016 pour être élu député vous nous aviez promis de remédier à cela et faire prolonger le bitume jusqu’au Bon Berger, trois ans plus tard toujours rien. Il y a eu aussi le lancement des travaux des voiries et réseaux divers (vrd) de la ville historique le 13 novembre 2018 en présence des rois de Moossou et des nzima, en pleine campagne électorale du second scrutin municipal.
Ces travaux prévus pour être bouclés en huit mois n’ont point débuté à ce jour. A quoi sert –il donc à Bassam d’avoir un si haut cadre parmi ses fils ? Vos promesses jamais tenues sont semblables à des feux de paille et laissent aux populations un goût amer.
Des personnes ont été blessées, humiliées et profondément meurtries dans leur chair, on leur a arraché leur droit à l’expression démocratique, on a décidé qu’elles n’existaient plus tout simplement, et vous, vous n’avez rien dit. Vous n’avez pas, on ne sait pour quel intérêt été capable de défendre vos parents. Pire, vous n’avez pas témoigné la moindre compassion à toutes ces personnes victimes des loubards convoyés dans la ville par nos adversaires politiques.
Cher aîné je vous le dis avec franchise, votre bilan dans notre région n’est guère reluisant et moi qui comme d’autres jeunes de ma génération, avait appris à vous admirer, je ne peux qu’être déçu aujourd’hui. Pardonnez-moi encore de vous le dire, mais vous avez échoué à vous faire aimer chez vous-même, alors comment réussirez vous à le faire ailleurs ?
Cher aîné, vous avez commis au fil des temps de graves fautes envers les vôtres, comme envers le parti qui vous a tout offert. Il est grand temps de songer à redorer votre blason à Bassam comme sur le plan national, sinon je crains fort qu’on ne vous retrouve un jour dans les oubliettes de notre histoire ».
Miezan Pierre, militant du Pdci-Rda et fils de Bassam.