Par Iris Fabiola Yaëlle./afriquematin.net
On ne cessera jamais d’épiloguer sur les dernières élections présidentielles gabonaises. Selon une réflexion du zimbwéen Jonathan Moyo, un vainqueur reste un vainqueur et un perdant doit rester perdant. Alors décortiquons ensemble son idée. « Imaginez que ce vainqueur autoproclamé n’ait en fait pas obtenu la majorité des votes de la population, mais qu’il soit quand même l’heureux gagnant des élections…
Imaginez que la victoire du vainqueur autoproclamé ait été acquise à la suite du dépouillement contesté des bulletins de vote dans une circonscription bien définie et donnée dirigé par son propre frère!
Imaginez que dans une circonscription, justement celui ou les électeurs étaient en faveur de l’adversaire du candidat autoproclamé, les bulletins de vote aient été imprimés de telle manière que des milliers d’électeurs n’ont en fait pas voté pour leur candidat favori, mais pour le faux candidat.
Imaginez que les représentants de cette circonscription la plus méprisée du pays, qui craignaient ouvertement pour leur vie et leur gagne-pain, se soient présentés en masse pour voter avec une unanimité presque totale contre le vainqueur autoproclamé.
Imaginez que des centaines de membres de cette circonscription méprisée aient été bloqués sur le chemin des bureaux de vote par la police de l’Etat qui avait reçu ses ordres directement du frère du vainqueur autoproclamé.
Imaginez que plus de six(6) millions d’électeurs se soient rendus aux urnes dans la circonscription ou la province contestée et que le vainqueur autoproclamé ne « gagne » qu’avec quelques voix d’avance. C’est à dire un chiffre sans doute inférieur à la marge d’erreur des machines qui effectuent automatiquement le décompte des voix.
Imaginez que le vainqueur autoproclamé et son parti politique s’opposent formellement à un contrôle et à un nouveau décompte manuel des voix dans la province contestée ou dans le district ou la situation est la plus disputée.
Imaginez que le vainqueur autoproclamé lui même gouverneur d’une province, ait les plus mauvaises références en matière de droits de l’homme de toutes les circonscriptions et provinces et de tout le pays, et qu’il détienne en fait le triste record du plus grand nombre d’exécutions.
Imaginez que l’une des plus importantes promesses électorales du vainqueur autoproclamé ait été qu’il nommerait à vie à la Haute Cour de justice du pays des personnes qui, comme lui, ne respectent en rien les droits de l’homme. Personne parmi nous ne prendrait la peine de croire qu’une telle élection est représentative d’autre chose que de la volonté du candidat autoproclamé de prendre le pouvoir à tout prix.
Et je peux tout a fait imaginer que nous tournerions tous la page du journal avec un sentiment de dégoût et en nous disant que nous avions à nouveau été les témoins d’une péripétie plus que navrante, orchestrée par des individus anti-démocrates dans une région, une circonscription ou une province peu bizarre de notre planète »…
Cette comparaison qui ne s’adresse pas directement à Jean Ping, image bien son comportement à l’issu du scrutin passé. Qui, sans même attendre la fin des dépouillements des résultats et sans gêne a tenté par des attitudes s’est autoproclamé vainqueur. Malheureusement le gendarme de François Hollande, à qui Jean Ping a demandé de taper sur la table s’est résolu à ne pas bouger. Car les gabonais lui ont démontré que leur pays ne représente pas un département de la France, par conséquent, ils sont à même d’élire ou consolider le pouvoir de leur président. Et c’est ce qu’ils ont démontré en réélisant Ali Bongo Odimba le 07 aout dernier à la Magistrature suprême. Malheureusement l’enfant de la petite ville d’Omboué, située sur la lagune Fernand Vaz, au sud de Port-Gentil, Jean Ping, fils de Cheng Zhiping et de Germaine Anina n’est en vérité que le « crapaud qui veut se faire plus gros que l’Eléphant ». Le ralliement de Casimir Oyé Mba et Guy Nzouba Ndama à sa cause n’a été que du tape à l’œil.