Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net
«Seul Bokassa a tué ? Les autres n’ont-ils pas tué ? Non vraiment, il faut être juste… On m’a présenté comme un monstre en inventant cette histoire de cannibalisme parce qu’on voulait ma peau. C’est cela la vérité». C’est le témoignage de l’ancien président centrafricain après le coup d’Etat du 21 septembre 1979 réalisé par les services secrets français dans une opération dénommé «Barracuda» alors qu’il est en visite en Libye.
Pour préparer l’opinion à considérer Bokassa comme un assassin, un cannibale, des centaines d’élèves ont été tués et mutilés. Les corps ont été brandis comme la preuve de l’horreur commise par l’ancien président. Le même scénario a été monté en Côte d’Ivoire, après les élection de 2000, avec le charnier de yopougon où des dizaines de corps ont été regroupés en lieu pour attribuer une image de sanguinaire à Laurent Gbagbo.
Dans le cas du Gabon, il donnera de voir, les jours à venir, des mutilations, des enlèvements de personnes dont les corps seront par la suite retrouvés inanimés dans des endroits suspects parfois fréquentés par Ali Bongo de sorte à rendre indiscutable son implication. Le Gabon a toujours été un pays stable qui n’est pas habitué au sang et à l’atrocité. Et présenter des images d’horreur attribuées au président Ali Bongo va créer une révolte des populations.
Vous verrez que tous les disparus viendront du camp de Jean Ping. Autre chose, les défections au sein du camp présidentiel. On assistera à de nombreuses démissions de hauts fonctionnaires mais surtout dans l’armée où les recrutements seront beaucoup plus perceptibles. De hauts gradés vont quitter le pays pour trouver refuges dans les pays hostiles au président Ali Bongo. Pour terminer le scénario, l’armée prendra le pouvoir, une nuit, pour dit-on, rétablir Jean ping dans ses fonctions de président.