Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
« C’est à prendre ou à laisser. L’Etat ne me connaît pas. Je ne suis pas subventionné », c’est ainsi que réagissent la plupart des promoteurs immobiliers particuliers face aux demandeurs ou locataires. Pour ces investisseurs, qui vivent du revenu mensuel du prix des loyers, ils trouvent inconcevable qu’on investit avec des « larmes » et qu’on demande d’exiger seulement deux mois de caution qui ne peuvent réparer le moindre dommage dans une maison. « Quand on prend un décret et on vote une loi relative à la diminution des cautions et avances sur les loyers, il faut des mesures d’accompagnements. Il faut également réduire le coût des matériaux de construction et des terrains urbains », laisse entendre A.D, ce propriétaire de maisons qui estime que ces mesures ne concernent pas tous les Ivoiriens. Raisonnement que renchérit K.S, rencontré dans la commune d’Adjamé, « Ces députés qui ont voté cette loi sont des propriétaires immobiliers. Peuvent-ils céder des appartements qu’ils se sont saignés pour bâtir à deux mois de caution ? A mon sens, ces mesures ne nous concernent pas», et d’ajouter « qu’en Côte d’Ivoire les lois et les décrets sont votées, et ne s’appliquent pas ». Quant à E K, responsable d’une agence immobilière salue l’avènement de ces mesures prises par les autorités étatiques, « c’est de bonne guerre », réagit-il, arguant que rien ne s’appliquera. A l’analyse donc, peut-on se demander que la Côte d’Ivoire « accouche-t-elle » des décisions qu’elle n’arrive pas à les faire appliquer par ses citoyens ? En tout cas plusieurs expériences le démontrent, car de 2011 à 2018 plusieurs lois et décrets ont titillé les oreilles des Ivoiriens, notamment l’interdiction de fumer en public, de téléphoner au volant, de fabriquer et utiliser les sachets plastiques, et maintenant la fixation de la caution de loyer qui est de deux(2) mois, depuis un semestre. « Tout ça c’est du tape à l’œil », comme le dirait l’autre.