Par Haidmond Kaunan/afriquematin.net depuis San- Pedro
«Ce n’est pas facile pour les sociétés coopératives de bénéficier de prêts ou de financement des banques classiques. Nous ne disposons aucun moyen pour remplir les conditions. On nous exige trop de document et d’hypothèque. Ce que nous n’avons pas », confie Kévin Kouao, Manager d’une société coopérative à Dogbo, dans le département de San- Pedro. Tout en soutenant que c’est peut-être par mauvaise expérience. Cependant le directeur de cette coopérative pense qu’il faut aider les coopératives qui ont changé de statut et sont devenues des sociétés anonymes. « Avant d’ajouter que même les multinationales qui sont leurs partenaires de tous les jours n’ont pas confiance. Etant donné que pour cent (100) millions de Fcfa de préfinancement demandés un exportateur n’octroie que trente (30) millions avec de forte pression », Quant à Arnaud, le directeur d’une autre structure de commercialisation à Touih, dans la sous-préfecture de Gabiadji, dans le département de San Pedro, il justifie que « les banques ont raison de ne pas financer les coopératives. Ils savent le désordre qui nous caractérise. Surtout ils comprennent que la maigre marge de 80 francs que leur donne
l’Etat ne permet pas aux coopératives de fonctionner décemment. Surtout que les producteurs sont toujours endettés et la concurrence déloyale des traitants qui fait rage. Et qui favorise l’indiscipline des membres des coopératives », explique-t-il. Pour lui, cette concurrence a rendu les coopératives vulnérables et donc le dépôt-vente n’existe plus en leur sein. Or les traitants sont plus puissants que ces sociétés dont l’Etat lui-même avait encouragé la création. Arnaud précise notamment qu’actuellement, plus de soixante-dix pour cent (70%) des producteurs ne sont pas de vrais membres d’une coopérative, faute de liquidité. Avant de se demander comment une banque peut-elle prendre le risque de les financer. Certains exportateurs dont un asiatique se méfient des mauvais payeurs, parce qu’ils ne veulent pas avoir des prêts en souffrance. « Tout ce que nous pouvons faire pour nos partenaires les coopératives, c’est juste un revolving d’un mois », assurent-ils. Ils dénoncent également l’indiscipline des membres des coopératives, ce qui les défavorisent quant aux sollicitations aux prêts bancaires, « c’est pour leur manque de sérieux que les banques ne les financent pas », a réagi un exportateur.