Par Haidmond Konan, Afriquematin.net
(Jeudi 02 mai 2019)-Tous les porte-paroles des centrales syndicales qui se sont succédés à la primature, hier mercredi 1er mai, à l’occasion de la célébration de la fête du travail à la primature, avaient presque tous le même refrain à la bouche : la violation et le non- respect du droit des travailleurs par l’Etat de Côte d’Ivoire et certains employeurs.
Humanisme, Dignité, Unatrci, Fesaci, sont les centrales syndicales dont les représentants se sont exprimés devant le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, les membres de son gouvernement et le patronat. L’essentiel de leurs messages, qui traduisait leur colère, se résumait à ces récriminations : « nombre d’employeurs ne respectent pas la législation du travail, notamment les droits de leurs employés. Ils licencient abusivement. Et lorsqu’il est fait allusion au syndicalisme ou au mieux-être des travailleurs, on vous jette en prison parce que vous revendiquez ».
Elie Boga Dago de Dignité, Traoré Dohia Mamadou de Fesaci, Kodibo Yves de Unatrci sont revenus sur le gel des comptes bancaires, la suspension de salaires, l’arrestation des enseignants et la violence exercée sur eux pour avoir revendiqué de meilleures conditions de travail. Ils ont décrié à l’unisson le mauvais traitement infligé aux travailleurs des zones industrielles du pays.
Tout en rappelant le licenciement collectif de soixante-dix(70) travailleurs de la société de caoutchouc de Grand-Béréby (Sogb), de plus d’une centaine d’agents de la Snepci (Fraternité Matin), ces syndicalistes n’ont pas été tendres envers les autorités et leurs employeurs. Ils ont en outre dénoncé des injustices subies par des membres de certains corps, notamment les sous-officiers et officiers de police passés officiers et commissaires de police à la suite de concours professionnels et à qui l’on ne paie, à la retraite, que les droits afférant à leurs anciens grades. Avant d’attirer l’attention sur « une exploitation de l’homme par l’homme en XXIème siècle au centre de recherche agronomique(Cnra) », les syndicalistes ont mis en garde les autorités contre le licenciement, en préparation, d’une partie du personnel de la Sicogi, ce qui, selon eux, se déroule sur fond de règlement de compte. « Pouvons-nous parler d’émergence sans revendication syndicale, lorsque le cadre de dialogue social n’est que virtuel ?», s’est écrié un des responsables syndical, visiblement sonné par l’allure que prend le calvaire que vit au quotidien la majorité des travailleurs ivoiriens.