Awa Boussim est l’une des voix respectables et très engagées de la musique tradi-moderne burkinabè. Révélée par le FESPACO, elle a pris faits et causes pour la gent féminine et s’est taillée une carrure internationale aujourd’hui couronnée un contrat avec le label Sony Music Entertainment. Entretien avec une chanteuse de talent qui parcourt les scènes du monde.
Qu’est-ce qui explique la présence d’Awa Boussim à cette 24ème édition du FESPACO ?
Dans notre éducation, il est important, malgré les adversités, de rester positive et en harmonie avec sa conscience. C’est par devoir de reconnaissance et d’harmonie avec soi-même que je suis là parce qu’il ne faudrait pas oublier que c’est au FESPACO qu’Awa Boussim s’est révélée. C’est pourquoi, je voudrais utiliser votre micro pour dire grand merci Anna Ballo.
Quel est le genre musical au travers duquel l’artiste exerce son art et quel message véhicule-t-elle ?
J’évolue essentiellement dans le tradi-moderne, le DJAKA, un rythme venu tout droit de l’ethnie bissa du centre-est du Burkina Faso. Mon premier tube s’intitule MOBIDORE dans lequel je stigmatise l’ingratitude des hommes envers la gente féminine dans la société. J’ai récemment adopté le sobriquet « la villageoise chic » qui d’ailleurs me sied bien tant moi et ma musique avons été adoptées par les citadins.
Quel message veut-elle transmettre aux femmes au travers du titre Mobidore?
C’est tout simple. Les hommes doivent respecter les femmes et vice-versa. Aussi, les femmes doivent toujours garder, malgré l’adversité, les valeurs fondamentales qui leur ont été inculquées c’est-à-dire qu’elles doivent rester des épouses modèles, des femmes à l’écoute de leurs familles et de la société.
Pouvez-vous énumérez quelques moments forts de votre carrière ?
C’est d’abord l’association KAVOSI qui m’a révélée au travers d’un festival où j’ai reçu le premier prix, ce qui m’a permis d’enregistrer mon premier album à Ouagadougou grâce à l’aide d’une personne, un ainé qui m’a tendu la main en occurrence Boussim Jean-Pierre, originaire de la même région que moi et Directeur d’une radio de proximité. Puis après, la Radiotélévision Burkinabé (R.T.B) à travers l’émission Cocktail est venue booster mon audimat et amplifier ma jeune popularité. C’est de là que j’ai été invitée au FESPACO en 2013 et tout est parti par la suite. La rencontre avec Anna Ballo, la signature de mon premier contrat, le Marché des Arts et du Spectacle Africain (M.A.S.A) à Abidjan, les U.S.A, l’Italie. Voilà pour l’instant les grands moments de ma jeune carrière.
Avez-vous des rapports avec des artistes Ivoiriens ?
Pour avoir partagé des plateaux avec des artistes Ivoiriens, c’est tout naturellement que des liens soient tissés. Je peux citer entres autres artistes Serges Beynaud, Bebi Philipe, Soum Bill et bien d’autres artistes.
Comment entrevoyez-vous la suite de votre carrière internationale ?
Depuis la signature avec le label SONY, c’est désormais cette puissante maison qui est en charge de ma carrière internationale.
Après le FESPACO, à quel autre événement Awa Boussim participera-elle?
Bien sûr ! Le 18 mars 2017, j’aurai à honorer un contrat en France puis un autre rendez-vous majeur au Canada en novembre de cette même année.
L’artiste Awa Boussim se considère-t-elle comme une féministe ?
Je reconnais que les femmes étant dans nos sociétés la couche la plus faible, c’est tout naturellement la raison qui m’appelle à prendre fait et cause pour les femmes. Mais sans me réclamer uniquement des femmes, les hommes aussi ont à être défendus.