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Face au refus de payer leurs salaires, les journalistes de NOUVELLE NATION écrivent à Kouadio Konan Bertin (KKB)

Cher Honorable KKB, Député de Port-Bouet,

Nous aurions bien voulu vous dire ce qui suit de vive voix comme lors de notre rencontre à votre QG de Cocody-II Plateaux le 10 mai 2016. Mais nous sommes obligés, malgré nous, de nous adresser à vous à travers cette lettre ouverte et nous vous prions de nous excuser pour sa longueur. Elle est ainsi puisque depuis lors, vous n’avez plus daigné nous accorder le moindre entretien et donc nous avons beaucoup à vous dire.

Malheureusement, toutes nos sollicitations à cet effet sont restées vaines. Et pourtant, nous aurions bien aimé vous revoir pour que vous nous remettiez le restant de nos salaires dont le montant est de 4 570 000 FCFA (Quatre millions cinq cent soixante-dix mille francs Cfa), somme semble-t-il dérisoire à vos yeux, mais qui nous tient à cœur parce que c’est notre dû pour le labeur que nous avons fourni dans l’entreprise de presse que vous avez créée. Nous, au cas où vous ne nous auriez pas encore reconnu, sommes les journalistes de ‘’Nouvelle Nation’’, votre journal. Les 4 570 000 FCFA (Quatre millions cinq cent soixante-dix mille francs Cfa), faut-il le rappeler, constituent un forfait que nous vous avons accordé de bonne foi.

Avant toute chose, que cela soit clair. Ce journal vous appartient bel et bien, même si vos noms ne figurent pas officiellement sur les papiers. Vous ne pouvez pas nous regarder droit dans les yeux et dire le contraire à moins que vous soyez un homme qui renie sa parole ou que vous tentiez encore une fois de plus de travestir la vérité  comme vous savez si bien le faire. Quoiqu’il en soit, nous savons que c’est de bonne guerre et nous vous comprenons parfaitement, car vous faites certainement partie de cette catégorie de politiciens abonnés à la fuite en avant.

Peu importe que ce soit un ami à vous qui ait proposé de vous aider en mettant sur pied cette entreprise comme vous le faites croire à ceux qui ne savent pas ; ce qui est indéniable,  vous nous devez de l’argent, (vous et votre  soi-disant  ami) et vous devez avoir l’honnêteté digne d’un élu du peuple de payer. On est bien d’accord que nous ne venons pas quémander cet argent auprès de vous, mais plutôt vous demander de payer nos arriérés de salaire. Et nous vous prions monsieur le député de Port-Bouet, de nous payer conformément aux contrats que nous avons signés. Vous vous souviendrez monsieur le député que le Conseil national de la presse (CNP), détient des copies desdits contrats signés avec votre représentant au sein de l’entreprise.

Cher honorable KKB, si vous êtes vraiment un houphouetiste, puisqu’il vous plait de le crier sur tous les toits à longueur de journée, vous devriez agir comme tel et avec fierté. Car le Président Félix Houphouët-Boigny a de tout temps prôné le mérite et  valorisé le travail de chaque ivoirien. Ce qui a permis de  bâtir cette Nation dont nous tous sommes fiers. Mais, nous ne sommes pas surpris que vous n’ayez pas ces valeurs en vous, pour la simple raison que vous n’avez jamais travaillé.

Monsieur le député, nous avons appris que vous êtes chrétien. Eh bien, sachez que ceux qui travaillent méritent leurs salaires. C’est une prescription divine. Un vieillard disait d’ailleurs que « l’argent ne se donne pas mais se gagne ». Malheureusement, vous êtes loin  de comprendre le sens profond de cette parole sage, cher honorable député et c’est regrettable.

Permettez-nous encore, Cher KKB de vous dire que vous êtes à mille lieues des valeurs de l’houphouetisme que vous revendiquez à cor et à cri. Si vous l’étiez véritablement, vous auriez eu un peu d’humanisme en vous quand des journalistes n’ayant pas perçu leurs salaires depuis plus de cinq (5) mois vous appellent pour vous faire part de cas sociaux tels que celui d’un enfant malade, un père de famille sur le point d’être vidé de la maison par le propriétaire, un élève  en classe d’examen renvoyé de l’école pour scolarité impayée etc. Vous auriez eu au moins un geste de compassion même si vous ne vouliez rien faire pour les aider. A tout le moins cela aurait montré que vous avez du respect et de la compassion pour vos concitoyens et pour l’être humain tout simplement. Mais hélas !

L’un de ‘’vos amis’’ politiciens a dit qu’il refusait d’être la honte de sa génération. Ne pensez-vous pas qu’en vous comportant ainsi, vous êtes la honte de votre génération ? Avec quel visage vous allez vous présenter devant ces milliers de jeunes ivoiriens de Port-Bouet, en particulier, et de toute la Côte d’Ivoire en général, que vous méprisez et à qui vous avez à plusieurs reprises manqué de prouver votre honnêteté, pour leur demander de vous accorder à nouveau leur suffrage pour les représenter au Parlement de la République de Côte d’Ivoire ?

Faut-il vous le rappeler, un député doit incarner certaines valeurs qui sont entre autre l’honnêteté, la probité, le respect d’autrui et de la dignité humaine, le sens de l’honneur et de la dignité. Malheureusement ces valeurs vous font gravement défaut. Sinon vous n’auriez pas fui vos responsabilités en disant que vous n’êtes pas le promoteur de ce journal, parce que vous avez décidé de faire souffrir des jeunes ivoiriens en refusant de payer leurs salaires. C’est méchant et honteux pour vous ! Et, laissez-nous vous dire que ce n’est pas du tout à votre honneur, vous l’honorable député, candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015.

Toutefois, nous osons espérer qu’il vous reste encore un peu de dignité. Si tel est le cas, alors payez nous nos salaires ou dites à « votre ami » ( ?) qui vous aurait aidé à créer cette entreprise de presse de le faire. Car, nous n’acceptons pas et jamais nous n’accepterons en ce XXIè siècle de subir vos pratiques esclavagistes qui consistent à employer des jeunes ivoiriens et refuser ensuite de les payer.

Cher Honorable KKB, vous qui prétendez diriger cette grande nation qu’est la Côte d’Ivoire, vous ne pouvez pas descendre si bas et vous illustrez de cette façon envers des Ivoiriens. Si, malgré toutes nos supplications, vous vous obstinez à garder notre argent, le fruit de notre labeur, par devers vous, alors ne vous étonnez pas demain que votre candidature aux législatives ou même à la présidentielle soit rejetée pour « moralité douteuse ». Prenez ça comme un conseil de frère si vous voulez bien.  Parce que vous savez vous-même à combien de personnes au sein du Pdci-Rda vous avez dit que le journal NOUVELLE NATION vous appartient.

Nous voudrions, cher KKB, terminer sur ces mots en vous disant qu’il est encore temps de soigner votre image, déjà écornée auprès d’une bonne partie des Ivoiriens qui voient en vous un « traitre » pour certains, « un homme avide de gain facile » et « un irréductible » ou « un irrespectueux » pour d’autres. Vous pouvez leur donner tort en payant nos salaires. C’est seulement 4 570 000 FCFA.

Sur ce, recevez, honorable KKB, nos salutations distinguées.

Le collectif des journalistes du « Nouvelle Nation »

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