Une enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net, envoyé spécial dans la Mé
«On nous empêche d’avoir accès à nos plantations. On séquestre les manœuvres agricoles. Autrefois, c’était des Italiens qui s’occupaient de la forêt classée d’Agbo mais désormais ce sont des citoyens marocains qui font la loi ici. Ils reboisent les plantations de force… », révèle Adiko J.P, exploitant agricole à Afféry, dans le département d’Akoupé. Il situe le contexte d’occupation de la forêt classée d’Agbo, « qui a été classée avant les indépendances. A la demande des premiers cadres de la sous-préfecture, une partie de cette forêt avait été déclassée. Mais ces derniers se sont approprié des centaines d’hectares. Or chaque ménage devrait recevoir cinq(5) hectares pour sa survie. Ce qui va pousser nos parents à occuper une autre partie de cette forêt dénommée Agbo 2 depuis 1965 », rappelle-t-il. Il note également que 80% des productions cacaoyères dans la sous-préfecture d’Afféry, proviennent de ces forêts classées -qui se retrouve essentiellement aux mains des autochtones. Yapo A. précise que « la Sodefor avait remis en son temps, des titres de propriété provisoires pour un bail emphytéotique, à nos parents, c’est à dire pour une occupation de 99 ans. Mais on a l’impression qu’il n’existe plus de trace dans les archives de cette société. Mais ce qui nous paraît plus clair c’est que l cette forêt classée est désormais, de nos jours aux mains de ressortissants d’un pays arabe du nord de l’Afriques qui circulent quotidiennement sous nos yeux. Malheureusement, aucune autorité étatique ne lève le petit doit pour déplorer cet état de fait », regrette-t-il. Le département d’Adzopé n’est pas en reste où un riverain dénonce l’occupation illicite et la vente de ces forêts, « la foret de Béso, qui est classée, est contrôlée par des marocains », affirme-t-il très amer. En cela, il interpelle la classe politique et les gouvernants de cette exploitation de nos forêts classées, « on ne comprend plus rien dans cette affaire de gestion de forêts classées et de la filière cacao », souscrit-il. Akichi Anatole, fils de la région et producteur de cacao rétorque qu’il y avait quelques années, des spécialiste les ont orientés à la culture l’on les a conseillés la culture du cacao « Mercedes qui produisait 1 à 3 tonnes à l’hectare. Brusquement on nous demande de nous arranger à produire au plus 400 kilogrammes à l’hectare sous prétexte qu’il y aurait de la surproduction de cacao à cause des plantations qui se retrouvent dans des forêts classées. Cependant dans ces forêts classées on brûle des plantations et on empêche les producteurs d’entretenir les champs et de récolter le cacao », s’étonne-t-il. Concluant d’un règne de cacophonie et arguant que l’Etat de Côte d’Ivoire a besoin de « l’argent du cacao mais ne veut pas du bien des producteurs ».